BFMTV
Italie

Qui est Giorgia Meloni, la candidate d'extrême droite future cheffe du gouvernement italien?

Giorgia Meloni lors d'une interview, le 4 août 2022, à Marina di Pietrasanta, en Italie

Giorgia Meloni lors d'une interview, le 4 août 2022, à Marina di Pietrasanta, en Italie - RICCARDO DALLE LUCHE / ANSA / AFP

Présidente du parti Frères d'Italie et figure montante de l'extrême droite, Giorgia Meloni est arrivée en tête aux législatives de ce dimanche et a revendiqué la direction du prochain gouvernement transalpin.

Giorgia Meloni est aux portes du pouvoir. La patronne de l'extrême droite italienne, après sa victoire aux législatives de ce dimanche avec 43% des scrutins récoltés coalition qu'elle forme avec l'autre parti eurosceptique d'extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, devrait devenir la première femme présidente du Conseil de l'histoire du pays.

En restant dans l'opposition à tous les gouvernements qui se sont succédé depuis les législatives de 2018, Fratelli d'Italia (FdI) s'est imposé comme la principale alternative, passant de 4,3% à un quart des voix, selon les premières projections, devenant ainsi le premier parti de la péninsule.

Un succès pour cette femme politique de 45 ans, très soucieuse de l'image de son parti, y compris à l'étranger. Pour preuve, une vidéo diffusée sur YouTube où elle exposait, en français, en anglais et en espagnol, certaines de ses idées politiques au cours de la dernière campagne. Fratelli d'Italia doit son succès autant au vent de "dégagisme" qui souffle sur la péninsule qu'au charisme de sa dirigeante.

"Le visage rationnel du populisme de droite"

Dans les milieux de la droite internationale, Giorgia Meloni a déjà obtenu une certaine stature. En septembre 2022, elle a été élue présidente du Parti des conservateurs et réformistes européens (ECR Party) au Parlement européen.

Outre-Atlantique, elle a même été reconnue par Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, comme "le visage rationnel du populisme de droite", rapporte Marianne. En 2019, elle était invitée au Congrès des conservateurs américains, au même titre que Marion Maréchal ou que le Britannique Nigel Farage.

Cette Romaine de 45 ans qui, jeune militante, disait admirer Mussolini, est parvenue à dédiaboliser son image et rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d'Italiens face à la flambée des prix, au chômage, aux menaces de récession ou à l'incurie des services publics.

Un parcours commencé très jeune

Le parcours politique de Giorgia Meloni commence très tôt. Dès les années 1990, elle s'engage au sein du Mouvement social italien, une organisation d'extrême-droite, ainsi qu'auprès de son successeur, l'Alliance nationale.

Elle est élue députée pour la première fois en 2006, dans la région du Latium, où se situe Rome. Elle entre au gouvernement de Silvio Berlusconi en 2008, et y occupe le poste de ministre pour la Jeunesse. Fin 2012, elle co-fonde le parti Frères d'Italie, dont elle est élue présidente en 2014.

C'est avec ce parti qu'elle s'allie, en 2018, avec Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, en vue des élections. Réélue au Parlement, mais écartée du gouvernement, sa formation gagne rapidement en popularité, tandis que la coalition de droite traverse une succession de crises politiques.

Entreprise de dédiabolisation

Giorgia Meloni a depuis travaillé sa posture de dirigeante. Elle a modéré plusieurs de ces positions, notamment sur l'Union européenne. Elle s'est par ailleurs distinguée en adoptant une position très atlantiste face à l'agression russe de l'Ukraine, rapporte France 24.

Son programme allie libéralisme économique, conservatisme sociétal, politique nataliste et positions anti-immigration. Ramenée à son début de carrière dans un parti néofasciste et héritier de Mussolini, Giorgia Meloni veut aussi dédiaboliser son image.

"La liberté est pour nous le bien le plus précieux. Nous orientons notre jugement historique en fonction de cette boussole. Il y a plusieurs décennies que la droite italienne a relégué le fascisme à l'histoire, et condamné sans ambiguïté la privation de démocratie et les infâmes lois anti-juives", explique la présidente de Frères d'Italie sur YouTube.

Avec 43% des suffrages, ce qui lui assure la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat, sa coalition des droites va donc prendre les commandes du pays.

Quentin Meunier