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Élysée

Loi immigration rejetée: Emmanuel Macron dénonce "le jeu du pire" des socialistes et des Républicains

Malgré le rejet de l'Assemblée nationale, l'exécutif n'entend pas retirer son projet de loi immigration et a décidé de convoquer une commission mixte paritaire pour qu'il poursuive son chemin législatif.

Emmanuel Macron a réuni ce mardi 12 décembre matin à l'Élysée la Première ministre et d'autres ministres de premier plan pour discuter de l'avenir du projet de loi immigration après le rejet par l'Asssemblée nationale de ce texte, véritable revers politique pour la majorité.

La veille, les députés ont voté par 270 voix contre 265 une motion de rejet, qui a conduit à arrêter l'examen dans l'hémicycle de ce texte majeur du gouvernement. Le chef de l'État a profité de cette réunion pour tacler les oppositions, la motion ayant été votée par la Nupes, le Rassemblement national et une majorité de républicains.

"Le vote d'hier ne révèle pas l’existence d’une majorité de substitution", a déclaré Emmanuel Macron, selon nos informations

"Le jeu du pire"

Emmanuel Macron a dénoncé "le cynisme, l'incohérence et le jeu du pire notamment joué par deux partis de gouvernement qui ont dirigé le parti pendant 40 ans", en visant les socialistes et Les Républicains.

Il a pointé du doigt "les mêmes qui ne sont pas venus à Saint-Denis, refusant tout compromis", en référence aux rencontres transpartisanes organisées par le chef de l'État en novembre, auxquelles Olivier Faure, Manuel Bompard et Éric Ciotti, respectivement chefs de file du PS, de LFI et des LR, ont refusé l'invitation.

Loi immigration : et maintenant la dissolution ? - 12/12
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Pas de retrait du texte

Dès lundi soir, l'exécutif a balayé l'idée d'un abandon du texte et a par ailleurs décidé de convoquer une commission mixte paritaire (CMP) pour que son texte continue son parcours parlementaire. "Nous avons besoin d’une loi sur l’immigration et l’intégration", a justifié le président.

"Nous défendons l'équilibre de notre texte: lutte contre l’immigration illégale, encadrement de l’immigration économique, meilleure intégration", a complété le chef de l'État, affirmant:

"Notre boussole c’est l’efficacité, ce qui est utile au pays".

"C'est grave"

De son côté, Élisabeth Borne s'est exprimée ce mardi devant les députés de la majorité présidentielle et a également attaqué les oppositions. "Ne pas vouloir débattre d'un sujet qui préoccupe tant les Français, c'est grave", a lancé la Première ministre.

Elle a également à nouveau assuré la volonté de l'exécutif de trouver une voie de passage pour la loi immigration. "Notre détermination ne faiblit pas", a-t-elle affirmé.

Pour la suite, dans le cadre de la CMP, sept députés et sept sénateurs seront chargés de trouver un compromis et d'établir une mouture commune. Le gouvernement soumettra ensuite, si la commission est "conclusive", cette nouvelle version du texte au vote des deux chambres du Parlement.

Anthony Lebbos avec Salomé Robles