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Présidentielle

Visite de Hollande en Algérie : les Français divisés sur la question des excuses

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Les Français sont 39% à souhaiter que François Hollande, en déplacement en Algérie, s'excuse du passé colonialiste de la France, tandis que 35% s'y opposent formellement, selon un sondage CSA pour BFMTV.

La visite de François Hollande mercredi et jeudi en Algérie n'a de cesse de soulever les passions depuis quelques jours. Plusieurs voix politiques en France, comme celles du Parti communiste, se sont élevées pour exhorter le chef de l'Etat à s'excuser du passé colonialiste de la France.

Le fera-t-il ? Si les Algériens le souhaitent vivement, les Français, eux, sont plus divisés sur la question. Un sondage CSA pour BFMTV, téléchargeable ci-contre à gauche, révèle que 39% des sondés aimeraient que François Hollande s'excuse au nom du pays, tandis que 35% s'y opposent formellement.

Le détail des résultats indique que ceux qui se montrent favorables à des excuses sont eux-mêmes divisés. Si 13% souhaitent que Hollande fasse acte de repentance sans condition particulière, 26% exigent qu'en retour, l'Algérie demande pardon au sujet des pieds noirs et des harkis.

Les jeunes peu concernés

Sans grande surprise, le refus d'excuses est extrêmement marqué chez les 65 ans et plus : ils sont quelque 57% à dire non, contre 22% chez les 25-34 ans, et 28% chez les 35-49 ans.

Autre résultat notable, beaucoup de femmes se disent sans opinion (37%, contre 14% chez les hommes). On retrouve un pourcentage similaire de gens sans opinion dans les classes défavorisées (38%), voire encore plus élevé chez les 25-34 ans (47%), qui visiblement se sentent peu concernés. Ce taux n'est que de 25% dans les catégories socio-professionnelles élevées, et tombe à 9% chez les retraités.

Concernant les résultats selon la proximité politique, les Français les plus défavorablement opposés à la repentance sont à droite, avec 54% de non à l'UMP, voire 62% au FN. Plus le curseur se déplace vers la gauche, plus les Français souhaitent demander pardon aux Algériens, avec 67% de "oui" au Front de Gauche, et 54% au PS.

Le chef de l'Etat devrait mettre fin à ces divisions ce jeudi, lors de son discours face aux sénateurs et aux députés algériens, mais a déjà fait savoir par son entourage qu'il ne tient pas à se laisser "enfermer dans une discussion sans fin sur le passé."

Alexandra Gonzalez