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Présidentielle

"Une candidate qui stigmatise": dans son nouveau tract, Macron cible directement Le Pen

Le nouveau tract électoral d'Emmanuel Macron le 12 avril.

Le nouveau tract électoral d'Emmanuel Macron le 12 avril. - Le tract de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron

Dans un prospectus distribué dès mercredi, le président-candidat explique ses différences avec Marine Le Pen en ciblant ses propositions liées au Covid-19. Il attaque également son parcours de "candidate héritière du clan familial" avant de décliner son propre projet.

À moins de deux semaines du premier tour, la méthode d'Emmanuel Macron pour tenter de convaincre s'incarne dans un tract distribué à 2 millions d'exemplaire dès ce mercredi. L'occasion pour le candidat d'attaquer méthodiquement Marine Le Pen.

• Décrire le mandat de Marine Le Pen en cas de victoire en 2017

Premier angle d'attaque: dénoncer la présidente qu'aurait été Marine Le Pen si elle avait gagné la précédente élection. "Où en serions-nous si elle avait eu à gérer le Covid-19 et l'Ukraine?", peut-on lire dans ce prospectus.

Lors de son déplacement ce mardi à Mulhouse, Emmanuel Macron a également concentré ses efforts pour montrer qu'il aurait mieux géré le pays qu'elle n'aurait pu le faire pendant la crise sanitaire.

"Choisir quelqu'un pour présider un pays, c'est aussi présider pendant les crises. Et je n'oublie pas ce qu'elle a constamment dit pendant la crise du Covid. Elle allait soigner les gens à la chloroquine, les vacciner massivement avec un vaccin russe inefficace dont même l'OMS a déclaré qu'il n'était pas efficace", a lancé le candidat.

• Se différencier de la personnalité de Marine Le Pen

Seconde tactique adoptée: montrer ses différences avec son adversaire. Ce tract pointe du doigt "une candidate qui divise et stigmatise", contrairement à "un président qui unit et qui rassemble". Il dénonce également le parcours de la représentante du Rassemblement national, "héritière d'un clan familial", opposé à celui d'Emmanuel Macron, qui "n'avait jamais fait de politique avant", malgré son poste de secrétaire général adjoint aux côtés de François Hollande et son passage à Bercy.

Emmanuel Macron est également présenté comme "un président qui dit la vérité et qui tient ses promesses", contrairement à sa concurrente, "prête à dire tout et son contraire pour être élue".

Le locataire de l'Élysée a, là encore, décliné cet angle d'attaque dans le Grand Est ce mardi après-midi.

"Moi, au moins, je fais du terrain, je me déplace, je ne vais pas 30 minutes dans un hôtel avant de revenir à Paris", a-t-il avancé, en faisant référence à la conférence de presse tenue par Marine Le Pen un peu plus tôt sur "la démocratie" à Vernon, dans l'Eure.

• Insister sur ses propositions

Enfin, ce tract de campagne concentre également ses arguments contre le programme de Marine Le Pen en présentant le propre projet du président sortant. Parmi "les dix raisons de choisir le programme d'Emmmanuel Macron," le document cite en tout premier le pouvoir d'achat.

Les deux candidats se sont d'ailleurs opposés à distance sur le sujet ce lundi lors de leurs déplacements.

"Quand il est en difficulté, il propose des chèques. Mais un chèque où, quand, pour qui? De combien? Je n’ai absolument aucun élément sur ce sujet", a lancé la députée lors de sa visite dans une exploitation céréalière dans l'Yonne.

Une minute plus tard, Emmanuel Macron lui a répondu:

"Si nous n’avions pas agi, vous paieriez le gaz 140% de plus et vous paieriez l’électricité 100% de plus. Faites un calcul: elle propose de baisser la TVA de 20 à 5, ça fait 15% d’écart. Donc, nous, c’est plus sérieux, plus robuste", a-t-il avancé dans le Nord.

Cette stratégie donne une idée du ton que devrait adopter Emmanuel Macron lors du débat d'entre-deux-tours le 20 avril prochain.

Marie-Pierre Bourgeois