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Présidentielle: pour Jadot, l'union de la gauche en 2022 se fera "autour de l'écologie"

Invité de BFMTVSD, l'eurodéputé EELV a détaillé sa proposition de main tendue aux autres dirigeants de gauche, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon, avec l'objectif de désigner un candidat unique.

Il le sait, il existe des "différences" entre lui et Jean-Luc Mélenchon. Reste à savoir si elles sont résorbables. Invité ce dimanche de BFMTVSD, Yannick Jadot en a dit davantage sur sa main tendue vers l'ensemble des dirigeants de la gauche, très divisée à un an de l'élection présidentielle de 2022. L'eurodéputé écologiste nourrit l'espoir que cette gauche se rassemble derrière une seule candidature. On en est encore loin.

"Je suis convaincu que c'est autour de l'écologie qu'on peut rassembler. (...) Je veux gagner et je suis convaincu qu'on peut gagner", a insisté celui qui, dans les deux semaines qui viennent, entend réunir des figures telles que Olivier Faure, Fabien Roussel, Benoît Hamon et, surtout, le bouillonnant chef de file de La France insoumise.

"Renversement de situation"

Dans Le Journal du Dimanche, Yannick Jadot a délimité les "dix chantiers" que la gauche doit, selon lui, ouvrir de concert. Il les a évoqués à nouveau sur BFMTV, citant par exemple la justice sociale, le croissance verte, l'hôpital, la relance économique. Cela suffira-t-il à constituer le socle nécessaire à une candidature commune?

"La question des candidatures (...) se posera. Elle n'est pas secondaire, parce qu'une présidentielle, c'est une incarnation", a reconnu l'élu Europe Écologie-Les Verts, dont le parti s'était effacé derrière Benoît Hamon en 2017, avec le résultat que l'on sait.

Pour que cette incarnation voie le jour, d'importants obstacles persistent. Par exemple la candidature de Jean-Luc Mélenchon, que ce dernier est loin d'être prêt à écarter. Invité quelques heures auparavant de BFM Politique, le bras droit du leader de LFI, Adrien Quatennens, s'est amusé du "renversement de situation" provoqué par l'ancien ponte de Greenpeace France.

"Au départ, pendant de longs mois, Yannick Jadot avait dit: 'Je veux en quelque sorte créer un espace entre Mélenchon et Macron'. Il y avait ces deux frontières et il était excluant. Yannick Jadot a changé d’avis et il comprend qu’on peut difficilement se passer du candidat qui est le mieux placé." Autrement dit, Jean-Luc Mélenchon.

"On a le droit d'être intelligents"

Le député du Nord a tout de même assuré que sa formation politique serait présente au rendez-vous proposé par l'eurodéputé EELV. Tout en précisant, non sans ironie, que Yannick Jadot ne parlait pas au nom des Verts mais "en son nom à lui".

"J'ai toujours discuté avec Jean-Luc Mélenchon", a répondu Yannick Jadot. "Reconnaissons qu'il a posé sa candidature, il a dit 'c'est pas négociable'. (...) Si c'est pour dire, 'je veux bien parler avec vous, mais rien n'est négociable', ça n'a pas beaucoup de sens."

Contraint à l'optimisme, l'écologiste dit avoir eu d'ores et déjà des échanges constructifs avec Arnaud Montebourg, Anne Hidalgo, Olivier Faure ou le patron de son parti, Julien Bayou. "Hissons-nous, évidemment à la hauteur des périls, mais à la hauteur d'une espérance que nous pouvons apporter dans ce pays", a-t-il martelé, réaffirmant son souhait qu'un "processus de désignation" se tienne à l'automne.

Une primaire, donc? "On verra! On a le droit d'être intelligents, on a le droit de ne pas recommencer les erreurs du passé. Mais trouvons un processus de désignation qui, à un moment donné, nous rassemblera", a-t-il répondu.

Rappel à l'ordre de Bayou

Ce faisant, Yannick Jadot oublie de mentionner la primaire interne qu'EELV a prévu de tenir en septembre. Ce que Julien Bayou a bien pris soin de rappeler "à toutes fins utiles" dans une série de tweets, deux heures après le passage de son collègue sur BFMTV.

"Le processus de désignation de notre candidat-e à la présidentielle a été décidé par EELV à une très large majorité: les adhérent-es et sympathisant-es voteront en septembre. C'est conforme à nos règles et surtout à notre vision de la démocratie", a-t-il écrit. La route vers l'union est encore longue.
Jules Pecnard Journaliste BFMTV