Présidentielle: à l'approche du scrutin, Yannick Jadot finit par adopter la cravate

Le candidat écologiste est apparu dimanche soir sur le plateau de TF1 affublé d'une cravate, une première. Quelques jours avant, un auditeur de France Inter l'avait interpellé sur le sujet.

Le 25 janvier, Yannick Jadot, candidat écologiste à l'élection présidentielle et adepte des cols ouverts, se faisait interpeller par un auditeur de France Inter sur sa volonté ostensible de ne pas porter de cravate. "Porterez-vous un jour la cravate si vous êtes élu président de la République? [...] Vous pourriez porter une cravate verte par exemple?" Un sujet pris au sérieux par le candidat, qui lui avait répondu: "La question se pose, Monsieur", tout en confiant qu'il n'avait "jamais porté de cravate".

"Etonnant, non?"

Cinq jours plus tard, le sujet semble avoir été tranché. Invité cette fois sur le plateau de TF1, Yannick Jadot y est apparu vêtu d'un costume bleu marine, de la même couleur que... la cravate qu'il arborait pour la première fois. Volonté d'apparaître "présidentiable" à l'approche du scrutin?

Car sur France Inter, l'écologiste avait évoqué ces "personnes, souvent d'un certain âge", qui lui rappellent lors de ses déplacements que "pour être président de la République, il faut mettre une cravate". "Je ne veux pas être disqualifié sur un vêtement", avait-il déclaré.

Quoi qu'il en soit, dimanche, l'innovation vestimentaire de Yannick Jadot en a surpris certains. À l'image du journaliste politique Jean-Michel Aphatie, qui a réagi sur Twitter: "Je n'avais jamais vu Yannick Jadot avec une cravate. C'est fait. Etonnant, non?".

Pour Joffrey Leroy, conseiller communal écologiste à Lomme (Nord), la cravate arborée par son candidat témoigne que ce dernier est "prêt", même s'il concède que "ça ne lui va pas".

Le cas Jack Lang

Mais au-delà de ces débats de prime abord mineurs, le fait que Yannick Jadot ait finalement concédé à la cravate témoigne du rôle toujours important que revêt le vêtement dans la vie politique française.

"Les Françaises et les Français, aiment nos institutions, ils aiment la France. Ils aiment être fiers de leur président de la République, et je ne veux pas que ce soit un sujet de crainte", avait concédé Yannick Jadot sur France Inter.

En 1985, Jack Lang, alors ministre de la Culture, s'était présenté à l'Assemblée nationale avec une veste à "col Mao" signée Thierry Mugler, alors qu'il est d'usage de porter une cravate dans l'enceinte du Palais Bourbon. Une initiative qui avait entraîné des réactions tantôt amusées, tantôt scandalisées sur les bancs des députés.

Près de quarante ans plus tard, ce bout de tissu vient de rappeler à ceux voulant lui résister à quel point il reste prégnant dans l'arène politique.

Jules Fresard