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Présidentielle

Migrants: l'appel d'un député de Calais dans une lettre aux candidats à la présidentielle

Des migrants près de Calais, le 8 septembre 2016.

Des migrants près de Calais, le 8 septembre 2016. - Philippe Huguen - AFP

Le député PS Yann Capet a signé ce lundi une "lettre ouverte" aux onze candidats pour leur demander comment ils comptent gérer la crise migratoire. Une question qui, selon lui, brille par son absence dans la campagne présidentielle.

La question migratoire au-delà des clivages politiques. Le député socialiste Yann Capet interpelle dans une lettre ouverte les onze candidats à la présidence de la République. A travers une série de 13 questions, il leur demande à tous ce qu'ils comptent faire vis-à-vis de la situation à Calais et ses alentours. L'élu prend acte du progrès que constitue le démantèlement de la "jungle", mais espère aussi "que l'histoire ne se répète pas, et que le Calaisis n'ait pas le sentiment d'être placé au banc de la République, en lui faisant supporter une situation qui le dépasse".

"Renforcement de l'attractivité touristique et économique", mise ne place d'un "moratoire fiscal" et d'une "zone franche", jusqu'au retour du "duty free sur le transmanche" qui serait à nouveau d'actualité après le Brexit, Yann Capet se fait le relais de questions touchant aux difficultés de l'économie locale. Mais il met aussi en avant les impératifs de sécurité pour le maintien de l'ordre public. "Vous engagez-vous à maintenir les forces de l'ordre sur le Calaisis (...)?", demande-t-il notamment.

La renégociation des accords du Touquet

Une question sensible, deuxième sur sa liste, est celle de la "révision des accords du Touquet". Signés en 2003 entre le Royaume-Uni et la France, ils visaient à organiser le flux migratoire après la fermeture de Sangatte en décembre 2002. Ces accords signés sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur (et qu'il voudrait aujourd'hui renégocier, s'il était en mesure de le faire), ont mis en place le cadre juridique pour que les agents britanniques puissent effectuer des contrôles migratoires en France et inversement.

Le problème est que les migrants voulant passer de la France au Royaume-Uni sont beaucoup plus nombreux que ceux qui espèrent faire le trajet inverse. Pour Yann Capet, ces accords placent clairement "la frontière britannique à Calais". Le président Les Républicains du conseil régional des Hauts-de-France, appelle lui aussi depuis des mois, et a fortiori après le Brexit, à une renégociation de ces accords.

Yann Capet appelle aussi de ses vœux le maintien des "Centres d'accueil et d'orientation (CAO) répartis sur toute la France". Cette "solidarité nationale a ouvert un espoir que l'on soit Calaisien ou réfugié", plaide-t-il.

"Etes-vous favorable à la circulaire Taubira?"

Un autre point sensible évoqué dans la série de questions adressées aux candidats à la présidentielle est celle de la prise en charge des mineurs isolés étrangers (MIE), dont le nombre est estimé à 8.000 sur le territoire national. Ce texte réglementaire du 31 mai 2013, adopté sous l'impulsion de l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, visait à mieux répartir la prise en charge de cette catégorie de population dans les départements. Autrefois, ces mineurs étaient envoyés pour moitié vers Paris et la Seine-Saint-Denis.

Outre des problèmes de mises en œuvre dénoncés par plusieurs associations, et cette difficulté de savoir en l'absence de papiers qui est mineur et qui ne l'est pas, cette circulaire a été partiellement annulée par le Conseil d'Etat, le 30 janvier 2015. Là encore, la question d'une solidarité nationale entre en jeu.

David Namias avec Lionel Top