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Société

Calais: la mairie retire la benne empêchant la pose de douches pour les migrants

La benne à ordure devant les locaux du Secours catholique.

La benne à ordure devant les locaux du Secours catholique. - PHILIPPE HUGUEN - AFP

Le feuilleton dure depuis la semaine dernière. La municipalité de Calais (Pas-de-Calais) avait posé une benne devant les locaux du Secours catholique pour empêcher l'association d'installer des modules de douche à destination des migrants. Sommée par la justice de retirer l'obstacle, la commune a annoncé ce mercredi avoir l'intention de s'exécuter.

Près de quatre mois après l'évacuation de la "Jungle" de Calais (Pas-de-Calais), la question des migrants continue d'agiter le quotidien de la ville. Le 7 février, le Secours catholique avait entrepris de disposer des modules de douches pour les migrants dans ses locaux de la rue de Moscou, à l'intérieur des murs de Calais. Le lendemain, la municipalité réagissait en posant une benne devant l'entrée du terrain concerné, de manière à empêcher cette implantation. Ce lundi, le tribunal administratif de Lille (nord) sommait la mairie de débloquer la situation en enlevant cette obstacle, sous 24 heures, arguant du fait que la mairie avait "porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de propriété". L'association s'était félicitée de la décision de justice. 

La mairie prend acte du jugement...et contre-attaque

Si les choses ont pris un peu plus de 24 heures, la ville a annoncé ce mercredi via un communiqué qu'elle prendrait en compte le jugement, ce même jour: "La ville prend acte de ce jugement et retirera donc cette benne, aujourd'hui, en fin d'après-midi."

La ville, cependant, a du même coup prévu de contre-attaquer. Constatant que si la justice avait condamné le moyen employé par la mairie pour s'opposer à l'installation des modulaires de douche sans s'exprimer sur le fond, la municipalité a décidé de prendre un arrêté pour suspendre les travaux en cours: "A ce titre, un arrêté interruptif de travaux (AIT) à l’encontre du Secours Catholique sera pris aujourd’hui même, afin d’interdire une installation de modulaires qui contrevient aux règles d’urbanisme."

La mairie ne veut pas que son territoire soit "à nouveau pénalisé"

Les élus craignent que la cité calaisienne devienne un point de fixation pour les migrants en transit:

"Nul ne mésestime la détresse de personnes fuyant leur pays et s’échouant à Calais dans le plus grand dénuement. Aujourd’hui comme hier, il n’est donc pas question pour la Ville de stigmatiser les migrants eux-mêmes, mais de refuser que notre territoire soit à nouveau pénalisé par un phénomène migratoire dont les Calaisiens ne sont pas responsables."

R.V.