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Présidentielle

Mckinsey: la sénatrice Éliane Assassi dénonce le recours à des cabinets qui "ne paient pas d'impôts en France"

Alors que la polémique enfle autour de l'utilisation massive de cabinets privés par le gouvernement français, la sénatrice Éliane Assassi dénonce une pratique qui reste cependant légale.

Rien d'illégal, mais une pratique immorale. C'est en substance le résumé fait par la sénatrice Eliane Assassi (PCF) de la polémique autour de l'utilisation massive des cabinets de conseils privés par le gouvernement français, et en particulier de McKinsey.

"Évidemment, on a toujours besoin d'avoir recours à un regard extérieur. Mais de là à faire appel systématiquement, sur des grands dossiers, à des cabinets privés pour des sommes astronomiques, ça peut interroger, d'autant plus quand ces cabinets ne paient pas d'impôts en France", dénonce la sénatrice, membre de la commission d'enquête sur les cabinets de conseils privés, sur BFMTV.

Elle explique donc que ce "réflexe de la part du gouvernement" n'est pas illégal en soit, mais que la question de la moralité est clairement posée. "Je rappelle que c'est de l'argent public qui est dépensé", assène-t-elle.

Un mensonge devant une commission d'enquête?

"Comment est-il possible qu'une société, dont la maison-mère est basé dans un État américain, un paradis fiscal, transfère ses bénéfices à cette maison mère et ne paie pas d'impôts sur les bénéfices réalisés dans notre pays?", questionne-t-elle, en ajoutant qu'après la publication du rapport, "il serait intéressant de changer la loi sur ce sujet".

Elle assure donc que la justice ne devrait intervenir que sur un seul pan de l'affaire, à savoir l'audition au Sénat de Karim Tadjeddine, directeur associé de McKinsey au bureau de Paris. Celui-ci avait ainsi assuré que le cabinet payait l'impôt sur les sociétés en France. "Lorsque l’on regarde sur les dix dernières années, cet impôt est à zéro, parce que le résultat fiscal est systématiquement négatif", a dénoncé sur Public Sénat le sénateur Arnaud Bazin. Le procureur de la République doit se saisir de ce possible faux témoignage devant une commission d'enquête.

Anthony Audureau