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Présidentielle

LR, RN ou Reconquête? Une partie des électeurs de droite tentés par des alliances

De G à D: les candidats à l'élection présidentielle, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valerie Pécresse, Eric Zemmour, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan écoutent le Premier ministre Jean Castex le 28 février 2022 à Matignon

De G à D: les candidats à l'élection présidentielle, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valerie Pécresse, Eric Zemmour, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan écoutent le Premier ministre Jean Castex le 28 février 2022 à Matignon - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

La volonté de rapprochement avec d'autres partis est très forte chez les sympathisants des Républicains, d'après un sondage. Les potentiels électeurs d'Eric Zemmour apprécieraient de leur côté une alliance avec le RN. Les Français qui soutiennent Marine Le Pen défendent, quant à eux, l'indépendance du parti.

Faire alliance pour survivre? C'est la question qui se pose à la lecture du sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro. Alors que Valérie Pécresse est passée sous la barre des 10% des intentions de vote, les sympathisants des Républicains se divisent sur l'opportunité d'une alliance entre les différents partis de droite et d'extrême droite. Éric Zemmour pourrait de son côté être poussé par ses électeurs à faire alliance avec le Rassemblement national. Les sympathisants de ce dernier espèrent, eux, que leur famille politique restera indépendante.

Risque d'explosion pour les LR

À l'issue du second tour de la présidentielle, 23% des électeurs des LR souhaitent une alliance avec le parti de Marine Le Pen. 21% espèrent un rapprochement avec la macronie. 17% d'entre eux plaident pour un dialogue avec Reconquête. Le reste des électeurs LR (45% d'entre eux) souhaitent l'indépendance du parti.

"Si la candidate des LR ne se qualifie pas au premier tour, et qu'elle arrive en 5e position derrière Éric Zemmour, le risque d'implosion du parti LR est réel", analyse Gaël Sliman, président d'Odoxa dans les colonnes du quotidien.

Il risque d'être compliqué pour le parti de se mettre d'accord en vue des législatives avec un électorat qui semble si divisé. Ce sondage ne facilite pas également la stratégie de fin de campagne de la candidate qui semble prise en étau entre Emmanuel Macron, d'un côté, et l'extrême droite, de l'autre.

Le RN plébiscité par les électeurs de Zemmour

Les sympathisants de Reconquête appellent de leur côté massivement à un accord avec le Rassemblement national (60%), très loin devant les LR (24%) ou l'indépendance du parti (24% également).

Si plusieurs transfuges du RN font désormais partie de son entourage comme Nicolas Bay, Jérôme Rivière ou Marion Maréchal, le candidat de Reconquête pourrait plutôt souhaiter un rapprochement avec les LR. "Je suis le candidat du RPR" (l'ancien nom de l'UMP puis Républicains NDLR), a-t-il expliqué à plusieurs reprises dans la campagne.

Mais après avoir eu des mots très durs contre Marine Le Pen, l'ancien journaliste a mis de l'eau dans son vin, en ouvrant la porte à une réconciliation avec elle s'il parvenait à passer la barre du second tour.

Les sympathisants de Le Pen ne veulent pas d'alliance

C'est Marine Le Pen qui semble être dans la position la plus confortable alors que 51% des sympathisants RN ne souhaitent pas d'accord lors des législatives. 37% se disent cependant favorables à un rapprochement avec Reconquête. Marine Le Pen leur a d'ailleurs déjà un appel du pied.

"Je tends la main à tous les patriotes", a-t-elle expliqué ce mercredi, auprès de l'agence Reuters.

Elle y a également affirmé vouloir "faire un gouvernement d’union nationale", en cas de victoire à l'Elysée.

Marie-Pierre Bourgeois