BFMTV
Présidentielle

Du terrain, peu de meetings... comment va se dérouler la campagne d'Emmanuel Macron?

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron - AFP

Si l'annonce officielle de sa candidature se fait attendre, Emmanuel Macron et ses équipes se préparent à mener une campagne rapide à quelques semaines du premier tour.

Il devait en théorie l'annoncer cette semaine. En théorie. Emmanuel Macron voit le lancement de sa campagne retardé en raison du regain de tensions entre l'Ukraine et la Russie. Le scénario privilégié par le chef de l'État pour annoncer sa candidature à sa réélection est désormais une officialisation au cours de la semaine du 28 février, a appris BFMTV de sources concordantes.

Sous quelle forme? Une déclaration au cour du Salon de l'Agriculture? La piste semble exclue car le format serait impersonnel. "Vous n'allez pas au salon pour voler la vedette aux agriculteurs", souligne un proche du président à BFMTV.

"Toute son énergie est consacrée à la crise en Ukraine, qui rebat les cartes. C'est difficile d'entrer sereinement dans son costume de candidat alors qu'il y a une guerre aux portes de l'Europe. En attendant les autres s'épuisent", confie un membre de l'entourage d'Emmanuel Macron. "La candidature est une évidence mais c'est quand même un moment qui mérite mieux qu'entre deux call", ajoute cette même source.

Option privilégiée: une annonce en plusieurs temps. D'abord sur le terrain à l'occasion d'un déplacement, mais pas forcément une réponse à un Français qui l'interpellerait. Un discours est tout à fait possible, et une candidature révélée via plusieurs vecteurs: sur le terrain, par le bias d'une interview à la presse quotidienne régionale mais aussi au travers de message sur les réseaux sociaux.

Beaucoup de déplacements à venir

La candidature est une étape, la campagne une autre. Sur la forme, là encore, la Macronie mise une sur campagne de terrain. Conséquence: peu de meetings pour le président de la République, a priori trois.

Le premier sera vraisemblablement à Marseille, un autre à Paris... ou région parisienne. Ses équipes songent en effet à La Défense Arena, un espace couvert qui peut accueillir jusqu'à 40.000 personnes ce qui impliquerai une énorme mobilisation. L'Arena Bercy est aussi évoquée pour accueillir ce grand meeting parisien.

L'essentiel se fera néanmoins sur le terrain, et de plusieurs façon. Plusieurs déplacements doivent avoir lieu au cours des prochaines semaines, tout comme des débats thématiques avec les Français.

"Cela rappellera le Grand débat ou l'itinérance mémorielle, il y aura beaucoup d'échanges directs", indique un proche du président. "Ça sera un candidat au milieu des Français, avec déambulations et bains de foule".

"Quand on va se lancer, on va y aller très fort"

Des opérations, de tractage notamment, sont d'ores et déjà prévues dans certaines villes pour le jour J ou le lendemain de l'annonce de sa candidature. En parallèle, le président ne devrait pas participer aux débats classiques avec les autres candidats. Il participera toutefois à une poignée d'émissions aux formats différents, face à des Français ou pendant lesquelles les candidats se succèdent sur un plateau.

"Il ne pourra pas faire une campagne à 100%, ça n'existe pas. Il gardera les contraintes présidentielles sans même parler de la Russie", prévient un proche du président. "On va faire très peu de choses, le plus sur le terrain possible et il faut que les choses qu'on fasse aient le plus d'impact possible. Quand on va se lancer, on va y aller très fort."

Vient maintenant le fond. Quelques grandes thématiques que le président entend imposer au cours de cette fin de campagne: santé, éducation et travail. Pas une liste exhaustive de propositions pour un éventuel second quinquennat mais à chaque fois une à deux mesures fortes qui marquent les esprits. Un livret programmatique va également être distribué dans les boîtes aux lettres des Français, comme le révélaient plus tôt nos confrères de L'Opinion.

"L'optimisme, la confiance, l'avenir feront partie du projet", assure un proche du presque candidat. "On va continuer à pousser tous les marqueurs qui ont déjà marché: innovation, travail, baisse de la fiscalité". Et sur d'autres sujets il faudra amender parce qu'on n'a pas réussi, comme le logement, l'insertion, les retraites, la réforme de l'État..."

Plusieurs départs du gouvernement à prévoir

Une poignée de personnes seront à la manoeuvre pour chapeauter la campagne du président. D'abord Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement devrait quitter le gouvernement et devenir le porte-parole de la campagne, peut être en en binôme avec une femme au profil d'élue locale. Caroline Cayeux, présidente de la fédération des villes de France et accessoirement ex-LR, pourrait occuper ce second poste. Mais rien n'est tranché.

Amélie de Montchalin est régulièrement citée comme potentielle nouvelle porte-parole du gouvernement, ou bien en tant que rôlé clé dans la campagne. Le nom d'Olivia Grégoire circule aussi pour remplacer Gabriel Attal.

Julien Denormandie devrait quant à lui prendre la direction de la campagne et quitter le gouvernement une fois l'inauguration du Salon de l'Agriculture passée. Clément Léonarduzzi, chargé de la communication du président, quittera l'Elysée pour rejoindre le QG de campagne. Son rôle sera crucial au sein de l'organgramme puisqu'il devra notamment faire le lien entre les anciens et les nouveaux macronistes. Jonathan Guémas, la plume du président devrait aussi quitter le palais pour rejoindre la campagne.

Enfin Sébastien Lecornu devrait aussi avoir un rôle dans la campagne en tant que responsable en charge des élus locaux et de comités locaux. Une fonction qui l'obligerait à quitter le gouvernement.

Agathe Lambret, Mathieu Coache et Elisa Bertholomey avec Hugues Garnier