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Présidentielle

"Dépassement, unité, élargissement": les coulisses du dîner de la Macronie à l'Élysée

Le président Emmanuel Macron le 20 septembre 2021 à Paris

Le président Emmanuel Macron le 20 septembre 2021 à Paris - stefano rellandini © 2019 AFP

Quelques mois avant la présidentielle, et alors qu'il n'est pas officiellement candidat, Emmanuel Macron a réuni ses troupes à l'Élysée mercredi soir, et appelé au "rassemblement" mais aussi à "l'élargissement".

"Dépassement, unité, élargissement". Le président de la République Emmanuel Macron a réuni mercredi soir lors d'un dîner à l'Élysée environ 25 élus et chefs de la majorité et certains de ses ministres, afin de décider d'une ligne de conduite à l'approche de l'élection présidentielle.

Étaient présents autour du chef de l'État lors du repas l'ex-Premier ministre Édouard Philippe, l'actuel chef du gouvernement Jean Castex et le Haut-commissaire au plan François Bayrou, selon les informations de BFMTV.

Mais aussi le sénateur Claude Malhuret, président du groupe Les Indépendants - République et Territoires, le député européen Stéphane Séjourné, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, le ministre en charge des Comptes publics Olivier Dussopt, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la ministre de l'Écologie Barbara Pompili, le ministre du Commerce extérieur Franck Riester ou encore le président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale Patrick Mignola.

"Pas de chapelles"

Certains d'entre eux ont découvert le format du dîner en arrivant au palais, selon nos informations. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’il y ait autant de personnes et la présence d'Édouard Philippe a pu surprendre. Le président de la République a en fait réuni pour ce rassemblement les personnes avec lesquelles il a gagné en 2017, et a appelé à s'ouvrir plus largement avant la prochaine échéance.

Son mot d'ordre a été "dépassement, unité, élargissement", mais "pas de chapelles".

"Une démarche comme celle-là, ce n’est pas une addition de chapelles mais une dynamique", a-t-il déclaré.

Il a assuré respecter les identités de chacun mais a appelé à ce qu'elles soient dépassées dans une dynamique commune.

"Le plus tôt est le mieux, nous devons incarner le dépassement", a-t-il déclaré.

Emmanuel Macron a ensuite interrogé ses invités sur son projet. François Bayrou a ainsi déclaré qu'il ne fallait pas trop se décentrer vers la droite. Sur BFMTV ce jeudi matin, le patron du MoDem a dit espérer créer un grand parti réunissant "entre autres LaREM et le MoDem, "les deux mouvements fondateurs de l'aventure de 2017".

Face à l'appel à l'unité du président, Édouard Philippe a de son côté tenté de justifier le lancement prochain de son mouvement, qui sera annoncé le 9 octobre prochain.

"Moi ce ne sont pas des divisions mais des additions", a déclaré Édouard Philippe.

Mais selon un participant, l'ex-Premier ministre est apparu "un peu crispé, surtout quand le président a dit qu'il ne fallait pas de chapelles".

Selon nos informations, c'est Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, qui a été chargé de travailler à l'établissement de cette "maison commune". Il a donné rendez-vous aux participants dans un mois pour faire un nouveau point.

La réforme des retraites potentiellement laissée de côté

S’il n’a pas parlé directement d'Éric Zemmour ou de Marine Le Pen, Emmanuel Macron a évoqué la poussée des radicalités au cours du dîner, expliquant que la majorité était elle aussi dans une forme de radicalité, en imposant l'agenda des réformes, comme le rapporte un participant auprès de BFMTV.

Plusieurs personnes présentes mercredi soir ont toutefois senti que le président de la République ne pensait pas s'aventurer sur la pente abrasive de la réforme des retraites avant la fin du mandat, en raison du contexte actuel déjà électrique. Emmanuel Macron ne semble toutefois pas avoir fait de déclaration claire sur le sujet puisqu'un autre convive confie: "cela semblait être le cas...mais rien n'est stable".

Le chef de l'État est également revenu sur la rentrée plutôt réussie, au moins du point de vue sanitaire, mais "rien n'est gagné" a-t-il lancé.

Agathe Lambret et Thomas Soulié