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Présidentielle

Bronca à gauche après la proposition de Montebourg sur les transferts d'argent et les clandestins

L'ex-ministre Arnaud Montebourg, candidat à l'élection présidentielle, lors de la visite d'un marché à Carbonne, le 30 septembre 2021

L'ex-ministre Arnaud Montebourg, candidat à l'élection présidentielle, lors de la visite d'un marché à Carbonne, le 30 septembre 2021 - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

L'ancien ministre socialiste a déclaré vouloir bloquer les transferts d'argent privé vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants visés par une mesure d'expulsion du territoire français pour "taper au portefeuille".

Arnaud Montebourg veut bloquer les transferts d'argent privé vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants visés par une mesure d'expulsion du territoire français. Une mesure qu'il a assumée ce dimanche lors du Grand Jury de RTL, Le Figaro et LCI.

"Pourquoi on n'arrive pas à intégrer? Vous avez aujourd'hui 100.000 mesures d'obligation pesant sur des personnes qui doivent quitter le territoire qu'on n'arrive pas à exécuter. Ces personnes sont là et sont d'ailleurs souvent des délinquants. Donc moi je suis décidé à taper au portefeuille", a expliqué l'ancien ministre socialiste de François Hollande.

Une déclaration qui intervient dans un contexte de réduction des visas avec l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, annoncé par le gouvernement français à la fin du mois de septembre.

"Reconnaissez l'erreur"

La proposition d'Arnaud Montebourg, candidat à la présidentielle, n'est pas passée inaperçue. Suscitant d'abord de vives réactions sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités de gauche ont rapidement dénoncé la position de l'ancien ministre de l'Économie.

"Montebourg ce serait une erreur cruelle d'interdire les transferts de salaires vers la famille au pays d'origine au nom des mauvaises actions des gouvernements. Reconnaissez l'erreur. Il y a assez d'angoisses comme ça. Ne passez pas sur ce terrain glauque", a fustigé sur Twitter le candidat insoumis à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon.
"Naufrage de l'opportunisme politique quand ceux qui se revendiquent de gauche s'inscrivent dans les pas de Zemmour", a embrayé l'eurodéputée LFI Manon Aubry sur le même réseau social.

"Arnaud reviens avec nous! À gauche, en sortant du studio", a quant à elle réagi Sandrine Rousseau, finaliste de la primaire écologiste face à Yannick Jadot.

"Honteux, sans efficacité si ce n'est tracasser des gens honnêtes qui veulent aider leurs familles. D'où bien cette proposition scandaleuse? Cette part de programme n'est plus 'made in France' mais hélas made in zemmouristan ou lepenistan", a réagi en début de soirée le député insoumis de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, également sur Twitter.

Montebourg persiste et signe

Face aux réactions inspirées par ses propos, Arnaud Montebourg persiste et signe. "Sans la coopération des pays d'origine, nous ne pouvons pas traiter le problème de l'immigration illégale qui empêche la France d'accueillir correctement les immigrés présents légalement et de renouer avec notre machine à intégrer qui a fonctionné depuis des siècles", a-t-il écrit sur Twitter.

"Faut-il arriver à des menaces de sanctions économiques pour obtenir la coopération des États d'origine dans le rapatriement de leurs ressortissants, immigrés clandestins et illégaux sur notre territoire? Il le faudra car le reste ne marche pas", a-t-il ajouté, peu après 16 heures.

Une proposition portée par Zemmour et Le Pen

Dans l'intervalle, entre l'interview d'Arnaud Montebourg et ses tweets, Éric Zemmour s'est fendu d'une réaction, adoubant la proposition de l'ancien frondeur de François Hollande. "En panne d'idées, (Arnaud Montebourg) a regardé en replay les vidéos de ma chaîne YouTube. Bravo Arnaud!", a réagi le quasi-candidat d'extrême droite à la présidentielle sur Twitter.

En juillet dernier, Marine Le Pen avait déjà défendu une proposition comparable:

"Bloquer les visas des pays qui refusent de reprendre leurs clandestins, ou même bloquer les transferts d'argent comme nous le proposons: on peut agir face à l'immigration illégale et le Royaume-Uni le démontre", avait écrit la candidate du Rassemblement national à la présidentielle.
Clarisse Martin Journaliste BFMTV