BFMTV
Elections Législatives 2024

Législatives: Damien Abad donné largement vainqueur dans l'Ain, malgré des accusations de viol

Damien Abad pourrait l'emporter la 5e circonscription de l'Ain avec un score encore plus élevé qu'en 2017.

Damien Abad pourrait l'emporter la 5e circonscription de l'Ain avec un score encore plus élevé qu'en 2017. - AFP

Le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées pourrait être réélu haut la main dans la 5e circonscription, malgré une plainte et un signalement pour viols le visant.

Après avoir été visé par des accusations de viol alors qu'il faisait son entrée au gouvernement, on disait Damien Abad -nouveau ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées- en difficulté dans la 5e circonscription de l'Ain, dont il est le député sortant.

Pourtant selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI publié ce mercredi, le transfuge LR passé en macronie au dernier moment pourrait être réélu haut la main.

En tête au premier tour

Sous l'étiquette divers droite soutenu par la majorité présidentielle, il caracolerait, selon cette enquête, en tête du premier tour ce dimanche 12 juin. Avec 39% des intentions de vote, il devancerait son adversaire de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) Florence Pisani (22% des suffrages) et la candidate du Rassemblement National Joëlle Nambotin (14% de voix).

Julien Martinez, qui l'avait remplacé à la hâte chez les LR après son revirement, obtiendrait pour sa part 9,5% des voix et arriverait en quatrième position.

Damien Abad gagnerait alors avec plus de voix qu'il n'en avait obtenues au premier tour de 2017. Avec 35% des suffrages, il avait il y a cinq ans devancé la candidate LaREM, Hélène de Meire, de plus de 10 points.

Un second tour confortable

S'il venait à affronter la candidate de la Nupes au second tour, Damien Abad pourrait l'emporter assez confortablement. Selon le même sondage, le ministre des Solidarités obtiendrait 63% des suffrages face à Florence Pisani.

En cas de duel avec la candidate du Rassemblement national, la victoire serait encore plus large: 71% pour l'ex-LR contre 29% pour Joëlle Nambotin.

Une plainte et un signalement pour viol

Selon le récit de Mediapart en mai dernier, Margaux, une ancienne militante centriste de 35 ans, finit par réussir à porter plainte pour viol en 2017, après une première tentative avortée car trop douloureuse. À ce moment-là, celui qui est à l'époque le porte-parole du candidat François Fillon à la présidentielle est omniprésent dans les médias. C'est ce qui pousse la plaignante à entreprendre jusqu'au bout la difficile démarche.

Assiduité, irrespect, injonction, insistance et une pénétration anale imposée, malgré un refus prononcé de manière "affirmée" et "à plusieurs reprises", raconte la victime. L'intéressé réfute les faits et invoque son handicap. La plainte de 2017 est classée sans suite. Mais Margaux regrette qu'elle n'ait pas été suffisamment approfondie, d'après elle. Ses proches ont été interrogés, elle a subi un examen médico-légale, rien en revanche pour l'homme politique.

"Ça aurait été assez simple, pourtant, de pouvoir prouver qu'il est 'capable', par un médecin", a expliqué la victime à franceinfo.

En mai dernier, lors que Damien Abad vient de "trahir" sa famille politique, selon les mots d'Éric Ciotti, un signalement pour un autre viol tombe, recueilli par l'Observatoire des violence sexistes et sexuelles. Une autre femme l'accuse de l'avoir violée avant de l'avoir préalablement droguée. Dans son témoignage, la quadragénaire qui n'a pas la force de porter plainte par peur que celle-ci soit classée sans suite, décrit elle aussi une drague lourde et insistante au préalable. Après plusieurs refus, elle finit par accepter de dîner avec lui à l'extérieur.

Au moment où le signalement est transmis à la macronie, le nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne est en pleine élaboration, après avoir pris son temps. Damien Abad est nommé au ministère des Solidarités, malgré tout.

L'exécutif s'offre alors un rétropédalage notoire, qui entache les premiers jours du nouveau gouvernement. Celui-ci affirme d'abord être au courant de la plainte de 2017 -mais pas de sa teneur-, avant de faire marche arrière et d'assurer découvrir les accusations.

Hortense de Montalivet