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Terrorisme

Nemmouche arrivé à la cour d'appel de Versailles

Mehdi Nemmouche, principal suspect dans la tuerie du musée juif de Bruxelles, est en garde à vue depuis plus de 96 heures.

Mehdi Nemmouche, principal suspect dans la tuerie du musée juif de Bruxelles, est en garde à vue depuis plus de 96 heures. - -

Le parquet général de la cour d'appel de Versailles va notifier au tireur présumé le mandat d'arrêt européen qui le vise. Une première étape vers sa remise à la Belgique.

La garde à vue du Français Mehdi Nemmouche, resté mutique sur la tuerie du Musée juif de Bruxelles, a été levée mercredi à 10 heures. La justice devrait notifier au tireur présumé le mandat d'arrêt européen qui le vise, signifiant une première étape vers sa remise à la Belgique.

Une garde à vue qui a été prolongée, mardi, au-delà des quatre jours habituels en matière d'antiterrorisme. Il s'agit d'une mesure rarissime prise par un magistrat, à la demande du parquet de Paris. Une telle décision de prolongation de 24 heures ne peut être ordonnée que dans deux cas: "le risque imminent d'attentat" ou "des motifs liés aux nécessités de la coopération internationale".

Cette durée dérogatoire a déjà été utilisée, notamment dans l'affaire de la cellule dite de Cannes-Torcy, décrite par la justice française comme la plus dangereuse en France depuis les attentats islamistes des années 1990.

Vers une mise sous écrou extraditionnel?

Alors qu'il devait de nouveau être entendu mardi matin, Nemmouche, soupçonné d'avoir tué trois personnes et d'avoir laissé une quatrième victime dans un état désespéré, le 24 mai, a refusé d'être extrait de sa cellule, a expliqué son avocat. A l'issue de sa garde à vue, il devrait être conduit devant un magistrat du parquet général de la cour d'appel de Versailles pour se voir notifier le mandat d'arrêt européen dont il est l'objet. Selon une source judiciaire, cette notification est pour l'heure prévue mercredi.

Selon toute vraisemblance, il sera ensuite placé en détention, sous écrou extraditionnel, le temps de la procédure dont la durée dépendra notamment de l'accord de Nemmouche pour être remis à la Belgique. Un accord qu'il prévoyait jusqu'à lundi soir de donner.

Enquête des deux côtés de la frontière

Confrontés au mutisme de Nemmouche, les enquêteurs français entendent élucider les raisons de sa venue à Marseille. Ayant été en détention dans le sud, voulait-il se rendre chez une connaissance pour "se mettre au vert"? Sa famille étant d'origine algérienne, avait-il le projet d'embarquer pour fuir la France en bateau? Mais alors, pourquoi prendre le risque d'emporter les armes retrouvées lors de son interpellation vendredi? Enfin, envisageait-il de frapper encore?

Toutefois, c'est surtout en Belgique que l'enquête va se développer. Même si les enquêteurs n'ont guère de doute, les expertises balistiques devront dire scientifiquement si les armes retrouvées sur Nemmouche à Marseille sont celles utilisées à Bruxelles. Les Belges vont également se pencher sur le réseau relationnel de Nemmouche dans ce pays, place forte des candidats au jihad en Syrie. Ce pan de l'enquête doit permettre de déterminer si le profil de "loup solitaire" dressé par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, est le bon.

A.S. avec AFP