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Police-Justice

Mehdi Nemmouche: une ancienne recrue du groupe jihadiste EIIL

Membre de l'Etat islamique de l'Irak et du Levant, un groupe armé djihadiste

Membre de l'Etat islamique de l'Irak et du Levant, un groupe armé djihadiste - -

Mehdi Nemmouche, arrêté vendredi dernier en France et soupçonné d'être l'auteur de la tuerie de Bruxelles le 24 mai, s'était d'abord rendu en Syrie où il a passé plus d'une année. C'est à cette occasion que l'homme se serait mis au service de l'Etat islamique de l'Irak et du Levant, un groupuscule de djihadistes islamistes.

Le Français suspecté d'une tuerie au Musée juif de Bruxelles, et dont l'interpellation a été annoncée dimanche, avait d'abord passé plus d'un an en Syrie. Il y aurait alors rejoint l'État islamique de l'Irak et du Levant, l'EIIL, un groupuscule jihadiste multinational qui combat en Irak et en Syrie, et inquiète les autorités, qui semblent dépassées par ce phénomène.

Les policiers chargés de l'affaire ont découvert ce dimanche une vidéo probante dans l'appareil photo du suspect Mehdi Nemmouche, qui faisait état de la tuerie et exhibait les armes censées avoir été utilisées. Dans ses bagages se trouvait également un drap qui portait une inscription en arabe au nom de l'État islamique en Irak et au Levant. Ce groupe jihadiste est actif notamment en Syrie, où le présumé tueur a séjourné plus d'un an à partir de fin 2012.

L'EIIL, groupe jihadiste radical comptant des centaines de combattants francophones

Né en 2004 en Irak et affilié à Al-Qaïda dans ce pays, l'EIIL a signalé de manière officielle sa présence sur le territoire syrien il y un an, où il est considéré comme le groupe le plus radical. Dirigé par Abou Bakr Al-Baghdadi, l'EIIL provient à l'origine de l'Etat islamique en Irak (ISI), une branche irakienne d'Al-Qaïda. On compterait aujourd'hui 8.000 combattants au sein de cette organisation, dont des centaines seraient francophones.

Pour Gilles Kepel, politologue spécialiste de l'Islam, "On ne sait pas très bien dans quelle mesure il n'est pas aussi manipulé par les services de certains pays". Pour autant, aucun État ne semble soutenir de manière officielle ce groupuscule, dont une grande partie de ses soutiens proviennent de donateurs individuels.

Des autorités débordées par le phénomène d'endoctrinement jihadiste sur Internet

Selon les spécialistes, cet enrôlement se ferait essentiellement sur Internet, par l'intermédiaire de sites de propagande et de réseaux sociaux. "Aujourd'hui, on est débordé par cette situation sur Internet, comme d'ailleurs sur le plan humain puisque le nombre de jihadistes ne cesse de croître", explique Jean-Charles Brisard, spécialiste du terrorisme.

C. D. avec Anne-Sophie Warmont