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Terrorisme

Tuerie de Bruxelles: la garde à vue de Nemmouche prolongée de 24h

Le siège de la DGSI, à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine.

Le siège de la DGSI, à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. - -

Mehdi Nemmouche, principal suspect dans la tuerie du musée juif de Bruxelles, a-t-il agi seul? Planifiait-il d’autres crimes? Commencée vendredi, sa garde à vue se prolonge de 24 heures et doit servir à apporter une réponse à ces questions. Les enquêteurs tentent toujours de faire parler le suspect dans les locaux de la DGSI, à Levallois-Perret.

Des conditions de garde à vue "exigeantes". C'est ainsi que le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve décrit l'interrogatoire que subit Mehdi Nemmouche depuis quatre jours. Cet interrogatoire se voit par ailleurs prolongé de vingt-quatre heures à la demande du parquet. L'auteur présumé de l'attentat du musée juif de Bruxelles, interpellé vendredi à Marseille, sera présenté mercredi au parquet général de Versailles (Yvelines), qui devrait lui notifier son mandat d'arrêt européen.

Entendu par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Mehdi Nemmouche n'a qu'un accès limité à son avocat. "En matière de terrorisme, il y a un régime dérogatoire et la personne gardée à vue ne peut avoir accès à un avocat qu'à partir de la 72e heure", explique Christophe Rouget, du syndicat des cadres de la sécurité intérieure. "Il peut ensuite le revoir à l'issue des 96e et 120e heures".

A l'isolement et sous surveillance constante

A Levallois-Perret, le suspect est placé à l’isolement. Il ne partage pas sa cellule, comme c’est parfois le cas dans certains commissariats. Coupé de tout contact et privé de lumière naturelle, placé sous une surveillance constante dans une pièce vitrée, il peut être sujet à des pressions psychologiques importantes, comme l'affirme à BFMTV l'avocat spécialiste du droit pénal Joseph Breham, dont plusieurs clients ont été interrogés à la DGSI.

"On vous propose à manger, mais ça peut être à 6 heures du matin puis à 14-15 heures, puis à 3 heures du matin à nouveau", détaille-t-il. "Je me demande s'il n'était pas fait exprès de décaler complètement les repas pour que les personnes gardées à vue perdent leurs repères". La garde à vue de Mehdi Nemmouche ne devrait pas se terminer avant jeudi, à moins qu’il n’accepte son extradition vers la Belgique.

A.S. avec Antoine Pollez