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Police-Justice

Pizzas Buitoni contaminées: l'avocat de plusieurs familles de victimes pointe "une justice inerte"

Une deuxième gamme de pizzas de la marque Buitoni est mise en cause dans une nouvelle plainte. Me Pierre Debuisson dénonce des lenteurs du côté de l'enquête.

Un système judiciaire "inerte" malgré de nombreux cas de contaminations. Alors qu'une nouvelle plainte a été déposée à l'encontre de Buitoni après une infection à la bactérie E.Coli, Me Pierre Debuisson, avocat de plusieurs familles de victimes interrogé sur BFMTV ce jeudi matin, pointe du doigt la lenteur de la justice.

"Quatre mois après, il n’y a toujours pas de désignation d’un juge d’instruction", pourtant capitale afin de déterminer l'origine des défaillances dans la chaîne de production, dénonce l'avocat.

"Nous espérons que ces scandales à répétition vont enfin faire bouger la justice, qui pour l’instant semble totalement inerte dans cette affaire", poursuit-il sur notre antenne.

Une enquête a été ouverte le 22 mars par le parquet de Paris pour "homicides involontaires", "tromperie" et "mise en danger d’autrui".

La gamme "Bella Napoli" toujours commercialisée

Le phénomène prend d'autant plus d'ampleur que cette nouvelle plainte vise cette fois-ci une autre gamme commercialisée par la marque, "Bella Napoli", toujours en rayons dans les supermarchés.

"Ça montre le désintérêt total du groupe pour la sécurité des consommateurs de pizzas", estime Me Pierre Debuisson.

"Manifestement, Nestlé continue à produire des pizzas qui sont dangereuses pour la santé et c’est inacceptable. Il faut que les choses bougent, que l’ARS puisse se saisir du dossier et que toute la gamme soit retirée par principe de précaution évidemment", poursuit-il.

"Pas une excuse, pas un mot de compassion"

À cela s'ajoute l'absence d'excuse de la part du groupe. "Inacceptable" selon l'avocat, qui attend à présent que les dirigeants de Nestlé soient traduits en justice. "Pas un mot de compassion, pas une excuse vis-à-vis des victimes... c’est intolérable".

À la fin du mois d'avril, un autre avocat de victimes rapportait que des bons d'achat avaient été offerts à certaines personnes infectées en guise de réparation, geste considéré alors comme "scandaleux".

Elisa Fernandez