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"Mon père a été caillassé et sa maison brûlée": une élue témoigne des violences en Nouvelle-Calédonie

Sur BFMTV, l'ex-secrétaire d'État Sonia Backès, aujourd'hui présidente de la Province Sud deNouvelle-Calédonie, a raconté que son père de 79 ans a été physiquement pris à partie et contraint d'être exfiltré par le GIGN. Son domicile a été incendié.

Un témoignage glaçant. Sur BFMTV ce mardi 14 mai, Sonia Backès, présidente de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, est revenue sur les émeutes et les violences qui ont émaillé la Nouvelle-Calédonie ces dernières heures. Durant la nuit du 13 au 14 mai, plusieurs maisons et commerces ont été incendiés et les gendarmes ciblés par des tirs de "gros calibres."

"On vit des heures extrêmement violentes", a-t-elle témoigné, décrivant "des jeunes, souvent mineurs, qui mettent le feu à absolument tout ce qu’ils trouvent sur leur chemin, qui détruisent des commerces, des habitations, qui envoient des cocktails Molotov sur les voitures."

Le tout "aux cris d’un racisme anti-blanc, c’est-à-dire 'ici c’est Kanaky vous n’êtes pas chez nous'", a-t-elle ajouté.

Son père "exfiltré par le GIGN"

Sonia Backès, qui a été secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté entre 2022 et 2023, a précisé qu'elle a été concernée personnellement par les violences de ces dernières heures.

"Mon père a été caillassé, on lui a envoyé des parpaings de plusieurs centimètres sur sa maison jusqu’à faire exploser toutes ses fenêtres en l’insultant avec des insultes racistes. Il a été exfiltré par le GIGN et sa maison a été brûlée, à 79 ans, il a absolument tout perdu", a détaillé Sonia Backès

Selon elle, la société néo-calédonienne est divisée, et il subsiste une "incompréhension" entre les deux camps.

"Mon père a construit sa vie avec toutes les ethnies qui vivent ici, on est tous métissés, on vit tous ensemble, et je crois qu’il y a une incompréhension pour les gens de cette génération. Ils sont là depuis 80 ans, ils sont nés ici pour la plupart et n’ont pas d’ailleurs", insiste la responsable politique.

"Ils devront répondre de leurs actes"

Et Sonia Backès d'accuser "des commanditaires qui manœuvrent des jeunes qui ne comprennent même pas la cause qu’ils défendent, qui sont coupables, et qui devront répondre de leurs actes devant la justice."

Interrogée sur l'hypothèse selon laquelle son père a été pris à partie en raison de ses responsabilités politiques, Sonia Backès a estimé que "s’il n’a pas été attaqué parce que c’est mon père, il a au moins été attaqué parce qu’il est blanc".

"Pour tout vous dire il ne peut même pas aller voir car le quartier, qui est un quartier populaire, est en état de siège. Il y a des barrages de voitures brûlées qui l’empêchent, s’il y arrive, il serait maltraité par les personnes sur les barrages", a-t-elle conclu.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV