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Émeutes en Nouvelle-Calédonie: Attal appelle les parties prenantes à "saisir la main tendue" du dialogue

Gabriel Attal à l'Assemblée nationale le 14 mai 2024.

Gabriel Attal à l'Assemblée nationale le 14 mai 2024. - BFMTV

Des émeutes ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi en Nouvelle-Calédonie, avant un vote décrié par les indépendandistes sur une révision constitutionnelle, provoquant d'importants dégâts matériels et des blessures chez les forces de l'ordre. Les tensions se poursuivent.

L'ESSENTIEL

  • Magasins détruits, maisons incendiées, tirs avec des armes de gros calibres... Des émeutes ont éclaté dans la nuit en Nouvelle-Calédonie. Lire l'article
  • Au coeur des tensions: l'examen à l'Assemblée d'une révision constitutionnelle concernant ce territoire d'Outre-mer. Lire l'article
  • Selon Gérald Darmanin, 54 policiers et gendarmes ont été blessés et 82 personnes ont été interpellées les deux derniers jours. Lire l'article
  • L'aéroport de la ville a été fermé. Un couvre-feu a été instauré sur le territoire à partir de 18h heure locale (9h heure de Paris) jusqu'à 6h demain matin (21h heure de Paris). Lire la brève

Ce direct est désormais terminé.

Ce direct dédié aux émeutes en Nouvelle-Calédonie est désormais terminé, merci de l'avoir suivi. Voici les dernières informations de la soirée:

· Véhicules incendiés, magasins pillés, affrontements entre manifestants et forces de l'ordre... Des violences ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi en Nouvelle-Calédonie, au cours desquelles 82 personnes ont été interpellées.

· En cause, l'Assemblée nationale se penche sur un projet de révision constitutionnelle dénoncée par les indépendantistes. Le vote est toujours prévu mardi dans l'hémicycle malgré les violences.

· Le Premier ministre Gabriel Attal a appelé au dialogue et à l'apaisement, estimant que "les violences n'étaient ni justifiables ni tolérables".

· Un couvre-feu a été décrété à Nouméa pour la nuit de mardi à mercredi et la vente d'alcool et le transport d'armes seront interdits sur l'ensemble du territoire calédonien pendant deux jours.

Une mutinerie dans le centre pénitentiaire de Nouméa

La chaîne publique Nouvelle-Calédonie La Première rapporte qu'une nouvelle tentative de mutinerie a eu lieu ces dernières heures dans le centre pénitentiaire de Nouméa, connu sous le nom de Camp-Est.

"Peu avant minuit, dans la nuit de mardi à mercredi, une intervention de la police nationale était en cours, dans la prison surpeuplée", détaille nos confrères.

Hier, trois surveillants avaient été brièvement pris en otage par des détenus.

Attal appelle les parties prenantes à "saisir la main tendue" du dialogue

Gabriel Attal a appelé les responsables politiques de Nouvelle-Calédonie, touchée par une vague de violences, à "saisir (la) main tendue" du dialogue, en confirmant que le Congrès du Parlement ne serait pas réuni "immédiatement" après le vote sur le projet de loi constitutionnel décrié par les indépendantistes.

"L'important, c'est l'apaisement. L'important, c'est le dialogue. L'important, c'est la construction d'une solution commune, politique et globale", a-t-il déclaré.

Le chef du principal parti indépendantiste appelle au "calme"

Le président du principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie a appelé la jeunesse "à garder son calme" et à "rentrer chez elle" en condamnant les violences, signe cependant selon lui d'une détermination "à ne plus se laisser faire par la France".

"Les troubles de ces 24 dernières heures révèlent la détermination de nos jeunes de ne plus se laisser faire par la France", a réagi dans un communiqué le président de l'Union calédonienne Daniel Goa, mettant en garde: "La situation risque d'empirer".

Le vote sur la réforme constitutionnelle toujours prévu cet après-midi à l'Assemblée

La conférence des présidents de l'Assemblée nationale a décidé que le vote sur le projet de réforme constitutionnelle concernant la Nouvelle-Calédonie resterait à l'ordre du jour de la journée, malgré la vague de violences dans l'archipel.

Alors que des groupes d'opposition plaidaient pour un report à mercredi, voire un retrait du texte, l'institution a décidé que le vote aurait lieu dès la fin de l'examen des 99 amendements restants, portés par la gauche et essentiellement LFI.

Le scrutin devrait avoir le temps d'intervenir aujourd'hui sauf si les débats traînaient en longueur.

Nouméa: un complexe sportif en proie aux flammes

Alors que la nuit est tombée, un complexe sportif est en flamme dans le quartier de Magenta à Nouméa, rapporte Nouvelle-Calédonie La Première.

Tout comprendre: pourquoi le projet de révision constitutionnelle attise la colère?

Les premières altercations entre manifestants et forces de l'ordre ont commencé hier dans la journée en marge d'une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle examinée à Paris à l'Assemblée nationale.

Cette réforme vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie.

Les indépendantistes, opposés à la réforme, accusent l'État de vouloir "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak", qui représentait 41,2% de la population de l'archipel au recensement de 2019, selon l'Insee.

Retrouvez notre article qui revient point par point sur ce projet de réforme décrié ici.

Le GIGN et le RAID mobilisés

Des éléments du GIGN, du RAID, son équivalent pour la police, quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux sections de la CRS 8, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, ont été mobilisés.

Sept escadrons de gendarmerie sont sur place, contre trois à quatre en temps normal, selon la gendarmerie.

Par ailleurs, 15 gendarmes du GIGN, l'unité d'intervention d'élite de la gendarmerie, sont arrivés aujourd'hui sur place en renfort, a précisé à l'AFP une source proche du dossier.

L'ancien Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, estime que "rien n'était imprévisible"

"Le plus consternant dans la situation calédonienne c’est que rien n’était imprévisible. Tout était écrit", écrit sur X l'ancien ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, également rapporteur de la mission d'information sur l'avenir institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie en 2015.

"Mais il n’est pire sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. Heureusement la NC a déjà montré qu’elle savait rebondir face au précipice annoncé", continue-t-il.

"Mon père a été caillassé et sa maison brûlée": une élue témoigne des violences

L'ex-secrétaire d'État Sonia Backès, aujourd'hui présidente de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, a raconté sur BFMTV que son père de 79 ans a été physiquement pris à partie et contraint d'être exfiltré par le GIGN. Son domicile a été incendié.

"S'il n'a pas été attaqué parce qu'il était mon père, il a au moins été attaqué parce qu'il était Blanc", a-t-elle affirmé. "On est clairement dans un combat qui est pour eux est un combat ethnique".

Sonia Backès accuse "des commanditaires qui manœuvrent des jeunes qui ne comprennent même pas la cause qu’ils défendent, qui sont coupables, et qui devront répondre de leurs actes devant la justice."

Retrouvez l'intégralité de notre article sur la prise de parole de Sonia Backès ici.

Examen de la révision constitutionnelle: pour Marine Le Pen, le "calendrier n'est pas le bon"

"Je pense que le gouvernement n’était pas obligé de réinscrire ce texte [la réforme constitutionnelle examinée par l'Assemblée nationale, NDLR] aujourd’hui et qu’on aurait pu se donner plus de temps", affirme Marine Le Pen à BFMTV depuis l'Assemblée nationale.

Elle ajoute: "Maintenant, nous sommes dans la situation dans laquelle nous sommes. [...] Ce que je souhaite c’est appeler au calme et dire à tous que ce n’est pas parce que le dégel du corps électoral est voté que celui-ci ne peut pas faire l’objet d’un accord postérieur plus global".

"Les entreprises ne font pas de politique": la présidente du Medef du territoire déplore les violences envers les entreprises

"Aujourd'hui, ce qui prédomine, c'est l'incompréhension et la colère", affirme Mimsy Daly, présidente du Medef Nouvelle-Calédonie sur BFMTV.

Elle déplore "une telle violence envers les entreprises" qui "ne font pas de politique".

"On espère que les dégradations et les destructions de ces outils essentiels" pour la Nouvelle-Calédonie, "s'arrêtent", ajoute Mimsy Daly.

Pour Attal, la violence n'est "jamais justifiée, ni justifiable"

"La violence n'est jamais une solution, la violence n'est jamais justifiée, ni justifiable", déclare le Premier ministre Gabriel Attal, depuis le chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin où il est en déplacement.

Il affirme que la priorité est de "rétablir l'ordre, le calme et la sérénité" et espère que le dialogue puisse "se renouer".

Nouméa: des habitants s'organisent pour assurer leur sécurité

Selon le quotidien local Les Nouvelles calédoniennes, dans certains quartiers résidentiels de Nouméa, des habitants se sont organisés pour assurer la sécurité de leurs habitations pour la nuit.

Par exemple, à l'entrée de la presqu'île de Ouémo, un barrage filtrant a été mis en place par plusieurs dizaines de résidents à l'aide de barrières, de pneus et de véhicules stationnés ne laissant passer que les habitants du quartier. Quelques-uns sont armés de pieds-de-biche, de battes de baseball ou de clubs de golf.

"Je ne suis pas violent, mais au bout d'un moment, on est obligé de se défendre comme on peut, on n'a pas le choix", souligne un habitant, sous couvert d'anonymat, à nos confrères.

Pour Tondelier (Ecologistes), la France est "humiliante" avec ses Outre-mer

"La manière dont la France se comporte avec ses anciennes colonies est humiliante et dégradante donc oui, ça provoque des réactions un peu épidermiques", a estimé la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, sur franceinfo.

Elle affirme que la révision constitutionnelle aurait "une incidence sur le futur résultat des élections, puisque l'orientation de cette réforme, c'est que les Kanaks aient moins de poids électoralement".

Réforme constitutionnelle: les indépendantistes craignent que le "peuple autochtone kanak" soit "encore plus minorisé"

Au cours d'une séance tendue hier à l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin a appelé les députés à adopter sans modification la réforme, qui ouvre le scrutin provincial aux résidents installés depuis au moins dix ans sur l'île.

Les indépendantistes estiment que ce dégel risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak".

Alors qu'un vote solennel était normalement prévu cet après-midi, les débats n'ont pas pu être menés à leur terme dans la nuit, en raison d'un grand nombre d'amendements déposés notamment par le groupe La France insoumise (LFI). Un nouveau calendrier des débats doit être acté ce matin.

"Deux magasins U sévèrement touchés" selon le PDG

Dominique Schelcher, le PDG de Système U, annonce ce mardi matin sur RMC-BFMTV que deux magasins ont été "sévèrement touchés" lors des émeutes la nuit dernière en Nouvelle-Calédonie.

Retrouvez l'intégralité de notre article à ce sujet ici.

Des confrontations se poursuivent

"Le calme n’est pas revenu, la situation reste extrêmement tendue, pas seulement sur Nouméa mais sur l’agglomération du grand Nouméa avec ses trois communes périphériques", a affirmé le haut-commissaire de la République ce matin sur BFMTV.

Selon Nouvelle-Calédonie La Première, des détonations ont été entendues vers 17h30 heure locale (8h30 heure de Paris) dans les rues de Nouméa.

"Les autorités veulent mettre à l'écart les émeutiers des zones habitées", a ajouté le haut-commissaire.

Retrouvez l'intégralité de notre article sur la poursuite des tensions en Nouvelle-Calédonie ici.

Maisons brûlées, tirs avec des “gros calibres”: les images d’une nuit d’émeute en Nouvelle-Calédonie

Aujourd'hui, Nouméa, la capitale du territoire français située dans l'océan Pacifique, porte encore les stigmates des nombreux affrontements entre forces de l'ordre et émeutiers qui se sont déroulés la veille et la nuit passée.

Le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc a affirmé sur BFMTV ce matin que 50 entreprises et commerces ont été incendiés sur l’île.

Retrouvez les images de cette nuit d’émeutes dans notre article.

82 interpellations selon Gérald Darmanin

Les violences se sont poursuivies dans la nuit faisant 54 blessés parmi les forces de l'ordre selon Gérald Darmanin.

Toujours selon le ministre de l'Intérieur, 82 personnes ont été interpellées sur les deux derniers jours.

Le ministre a "condamné de façon extrêmement forte" ces violences, qu'il a qualifiées d'"émeutes commises par des délinquants, parfois par des criminels".

Un couvre-feu décrété dès 18h aujourd'hui (9h heure de Paris)

Un couvre-feu a été décrété de 18 heures (9h heure de Paris) à 6 heures demain (21h heure de Paris).

En outre, tout rassemblement est interdit dans le grand Nouméa, de même que le port d'armes et la vente d'alcool dans l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie, indique le haut-commissariat, qui invite les 270.000 habitants du territoire à rester chez eux.

L'aéroport et les établissements scolaires fermés juqu'à nouvel ordre

Le gouvernement calédonien a annoncé la fermeture des lycées et collèges jusqu'à nouvel ordre. L'aéroport international est fermé et la compagnie Aircalin a suspendu ses vols pour la journée de mardi.

De violents affrontements entre émeutiers et forces de l'ordre en Nouvelle-Calédonie

Bonjour et bienvenue dans notre direct consacré aux violences survenues dans la nuit de lundi à mardi en Nouvelle-Calédonie.

Les premières altercations avec les forces de l'ordre ont commencé dans la journée hier, en marge d'une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle examinée à Paris à l'Assemblée nationale, qui vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales dans le territoire d'Outre-mer.

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