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Police-Justice

"Le bâtard": un Ehpad de Toulouse visé par plusieurs plaintes pour soupçons de maltraitance

Des proches de résidents de l'Ehpad de l'Écuyer, à Toulouse, accusent le personnel soignant de violences physiques, psychiques ou de non-assistance à personne en danger.

Nouveaux soupçons d'abus dans une maison de retraite. Plusieurs plaintes ont été déposées par des proches de résidents de l'Ehpad de l'Écuyer de Toulouse, en Haute-Garonne. Ils accusent le personnel de maltraitance.

Insultes et claques

Juliette Loore fait partie des personnes qui ont porté plainte contre l'établissement. Elle détient de nombreuses vidéos témoignant des violences subies par son père dans l'Ehpad.

"J'entends quelqu'un qui met des claques à mon père parce qu'il a dû renverser quelque chose", souffle-t-elle au micro de BFMTV en visionnant l'une de ces vidéos.

La fille du résident insulté et brutalisé raconte avoir commencé à faire ces enregistrements en juillet dernier. "J'ai plus de 350 heures d'enregistrement", assure-t-elle, alors que 6 mois se sont écoulés depuis.

"J'ai fini par prendre la décision d'enregistrer parce que je n'étais pas satisfaite des réponses obtenues et que je voyais bien que l'état de mon père se dégradait", dit-elle.

"Très loin de tout ce que j'aurais pu imaginer"

Juliette Loore commence ses enregistrements cachés, mais les images obtenues vont révéler des surprises. "Ce que j'ai découvert était très loin de tout ce que j'aurais pu imaginer", lâche-t-elle.

De fait, les brutalités subies par le vieil homme sont bien plus importantes que ce que sa fille croyait au départ. Sur les images se succèdent insultes et violences physiques.

"Qu'est-ce que tu me fais là? Il a enlevé la culotte en plus le bâtard!", lâche un membre du personnel sur l'une des vidéos.

Une absence de "surveillance" du personnel

Éveline Navlet a également porté plainte contre l'établissement toulousain pour "non-assistance à personne en danger". Les faits supposés concernent sa mère, morte en février 2023, après une chute.

"Une résidente a voulu la déplacer. Comme personne ne l'a empêchée, les aides-soignantes étaient ailleurs, elle est tombée", explique Éveline Navlet à BFMTV. Victime d'une fracture du col du fémur, elle est transportée à l'hôpital. "Elle était trop fatiguée et elle est décédée", raconte sa fille.

"S'il y avait une surveillance (des personnes de l'établissement), maman serait peut-être parmi nous à l'heure actuelle", accuse-t-elle ensuite.

Contacté par BFMTV, le groupe Domus Vi, qui gère l'Ehpad de Toulouse, assure prendre au sérieux les faits dénoncés, mais se dit surpris que les proches n'aient pas communiqué les éléments à la direction. Le dossier est actuellement étudié par la justice.

Maxime Meunier, Jean-Wilfried Forquès et Pierre-Henri Holderbaum