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"La directrice ne réagissait pas": Sandrine Bonnaire accuse l'Ehpad où séjournait sa mère de "négligence"

Vendredi soir sur BFMTV, la comédienne de 56 ans a raconté le quotidien dans un Ehpad de Charente-Maritime de sa mère Lucienne, morte le 23 août dernier à l'âge de 84 ans.

"On ne peut pas ne pas respecter nos aînés". Habituellement rare dans les médias, l'actrice Sandrine Bonnaire a accusé ce vendredi sur BFMTV l'Ehpad public de Charente-Maritime où sa mère séjournait de "négligence". Elle a également confirmé qu'elle allait déposer plainte, "attendant d'être entendue par la justice".

Lucienne Bonnaire est morte le 23 août dernier à Saintes, où elle était hospitalisée, après avoir passé trois ans dans l'Ehpad pointé du doigt pas la comédienne de 56 ans,

L'artiste, César de la meilleure actrice en 1986 pour Sans toit ni loi d'Agnès Varda, avait pris la parole plus tôt cette semaine dans une vidéo mise en ligne sur son compte Instagram. "Perdre une maman c’est déjà triste, perdre une maman dans des conditions déplorables c’est extrêmement douloureux", expliquait Sandrine Bonnaire.

"(Ma mère) a commencé de se plaindre tout d'abord par la nourriture", a raconté Sandrine Bonnaire. La nourriture servie dans cet Ehpad était la même que celle de l'hôpital. "Ma mère n'aimait pas manger cette nourriture", a expliqué l'actrice, et ce sont donc ses sœurs qui lui préparaient ses repas."

"La demande était qu'on lui fasse réchauffer ces plats et ce n'était pas fait. On ne la faisait pas manger."

"Le manque de personnel, j'en suis très consciente"

"Ensuite ça a été le papier toilette qui n'était pas dans les chambres, son lit qui n'était pas fait", a poursuivi Sandrine Bonnaire. "Il y a plein de petites choses comme ça qui se sont accumulées."

Selon l'actrice, ses deux sœurs résidant près de l'Ehpad ont été obligées de s'occuper de leur mère et de faire "quasiment le travail d'aides-soignantes". Aides-soignantes qui n'étaient que trois pour 90 résidents, d'après Sandrine Bonnaire. "Le manque de personnel, j'en suis très consciente. Mais à l'intérieur de ça il y a aussi des gens qui sont négligents" et "une directrice qui ne réagissait pas".

Sollicité par l'AFP, le Centre communal d'action sociale (CCAS) de Saintes, qui gère cet Ehpad, a dit comprendre "la douloureuse émotion" des proches et "en même temps souhaite rendre hommage aux accompagnants et soignants" de l'établissement qui font "un métier difficile".

Un établissement inspecté en 2015 et 2022

L'Agence régionale de Santé (ARS) en Nouvelle-Aquitaine affirme de son côté que ni elle, ni le Conseil départemental "n'ont reçu de signalement sur cette situation", ajoutant qu'elle assure un suivi de l'établissement inspecté en 2015 et 2022.

"Les dysfonctionnements constatés, avec, pour certains, des impacts potentiels sur la qualité et la sécurité des soins, ont fait l'objet d'améliorations notables mais insuffisantes", ajoute l'ARS qui avait rencontré il y a un an le président du CCAS à ce sujet.

Vincent Gautier