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Police-Justice

Concert de Bilal Hassani annulé après des menaces: Stop Homophobie porte plainte

Bilal Hassani

Bilal Hassani - Fifou

Le chanteur devait se produire dans une ancienne basilique du centre de Metz ce mercredi soir, mais a dû annuler son concert après des menaces de catholiques radicaux, dénonce Stop Homophobie dans un communiqué. L'association annonce porter plainte.

Après la polémique et l'indignation, les suites judiciaires. Stop Homophobie, association de référence dans la lutte contre les discriminations visant la communauté LGBT+, a annoncé qu'elle allait porter plainte après l'annulation du concert de Bilal Hassani, qui était prévu dans une ancienne basilique du centre-ville de Metz ce mercredi.

"Stop Homophobie et Mousse (autre association LGBT+, NDLR) portent plainte pour entrave à une activité économique en raison de l’identité de genre", peut-on lire dans le communiqué, publié sur le site de l'association.

Menaces "des intégristes de l'Institut Civitas"

Stop Homophobie dénonce les "menaces de catholiques radicaux, dont les intégristes de l’Institut Civitas, qui ont appelé à former un attroupement devant la salle, qualifiant notamment l’événement de 'sacrilège', 'outrage' et 'profanation' d’un lieu saint par un 'transsexuel'."

Opposé à ce concert, le collectif Lorraine Catholique avait hurlé à la "profanation", en pleine semaine Sainte, dans un message sur son blog largement relayé. Soutenu par Civitas, il appelait à une prière de réparation avant le concert, devant l'ancienne église.

L'AFP souligne que, pour le groupe identitaire Aurora Lorraine, qui s'était associé aux protestations, l'annulation du concert est "une victoire."

Selon l'article 225-1 du Code pénal, une discrimination, "commise à l'égard d'une personne physique ou morale, lorsqu'elle consiste (...) à entraver l'exercice normal d'une activité́ économique quelconque", peut être punie de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

"C'est un lieu public, culturel"

Comme le rappelle Stop Homophobie, le lieu où devait se produire Bilal Hassani est désacralisé depuis plus de 500 ans... et a été reconverti en salle de concerts.

L'artiste, porte-drapeau revendiqué de la communauté LGBT+, a décidé d'annuler son concert prévu ce mercredi, expliquant vouloir protéger son public qui aurait pu être ciblé par des opposants. "Ce qui me terrifie le plus", a-t-il dit sur le plateau de C à Vous.

"C'est un lieu public, culturel, qui est là pour ça, qui accueille des shows tout le temps et on n'en parle jamais", a-t-il encore ajouté, avant de profiter de sa venue dans l'émission pour interpréter symboliquement Laissez-moi danser de Dalida.

La ministre de la Culture Rima Abdul Malak s'est dite "choquée" par cette annulation. "Face aux extrémismes, aux appels à la haine, à la violence, la culture doit rester un espace de liberté et d'émancipation", a-t-elle écrit sur Twitter.

SOS Racisme Moselle et la CGT Spectacle ont également apporté leur soutien à l'artiste dans des communiqués distincts, note aussi l'Agence France Presse, qui précise que le prochain concert du chanteur est prévu ce vendredi au Metronum à Toulouse.

Ariel Guez