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"Ça aurait pu être dramatique": visé par un engin explosif, le centre LGBTI de Tours a évité le pire

Un drapeau LGBT.

Un drapeau LGBT. - INTI OCON

Lundi après-midi, un individu a jeté un engin explosif à l'intérieur du centre LGBTI de Touraine, à Tours, où trois personnes se trouvaient, sans faire de blessés.

"L'engin était mal préparé. S'il avait été bien fait, ça aurait pu être dramatique". Lundi après-midi, un individu a jeté une bouteille, contenant un mélange explosif, à l'intérieur d'un centre LGBTI (lesbien, gay, bisexuel, transgenre, queer et intersexe) de Tours, où se trouvaient deux salariés et un bénévole. L'attaque n'a fait aucun blessé, mais une enquête a été ouverte et confiée à la sûreté départementale de l'Indre-et-Loire, a appris BFMTV.com de source policière, confirmant une information de La Nouvelle République.

Il est un peu plus de 15h30, ce lundi, quand un individu, portant un masque chirurgical, se présente dans l'entrée du centre LGBTI de Touraine, à Tours (Indre-et-Loire). "On avait laissé la porte ouverte pour aérer un peu les locaux", explique Ash Claveau, administrateur du centre. Quelques secondes après son arrivée, l'homme jette une bouteille en plastique, contenant de l'acide et de l'aluminium, avant de s'enfuir.

Une enquête ouverte

"Les trois personnes qui se trouvaient à l'intérieur sont immédiatement sorties pour tenter d'identifier l'individu. C'est à ce moment-là que l'engin a explosé", poursuit l'administrateur. "Heureusement, il n'y a eu aucun blessé, ils étaient déjà sortis quand ça a explosé".

"Les policiers nous ont dit que l'engin avait été mal préparé. S'il avait été bien fait, ça aurait pu être dramatique, on a retrouvé des morceaux de métal dans la pièce", selon le responsable du centre.

Selon Ash Claveau, l'individu est immédiatement reparti en courant, "en criant 'bon courage'". "Mais on n'a pas pu voir son visage, il était de dos", précise l'administrateur. La police municipale et nationale, ainsi que la police scientifique, se sont rendues sur place pour effectuer les premières constatations. "Choquées", les trois personnes ont été déposer plainte, ajoute l'administrateur qui a déposé une quatrième plainte au nom de l'association.

Une enquête a été ouverte et confiée à la sûreté départementale de l'Indre-et-Loire, a confirmer une source policière, indiquant que l'auteur n'avait pas encore été identifié. "Pour le moment, il est toujours en fuite", a ajouté cette source. Des analyses de produits ainsi que l'exploitation des caméras de vidéosurveillance du quartier sont en cours.

Six attaques en moins de six mois

C'est la sixième fois depuis le début de l'année 2023 que l'association est prise pour cible. Si cette attaque a eu lieu en pleine journée, les deux précédentes sont survenues en pleine nuit. Le 21 avril, la porte des locaux avait été forcée et la vitre de la devanture cassée. Le 13 mai, c'est la boîte aux lettres de l'association qui avait été endommagée. Des plaintes ont été déposées pour chaque acte de vandalisme.

Pour l'administrateur du centre LGBTI, Ash Claveau, "c'est probablement un seul et même individu" qui est responsable des six attaques. Mais les policiers, eux, sont plus prudents, estimant qu'il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur le profil du ou des auteurs. "L'enquête n'en est qu'à ses débuts", explique-t-on. L'association espère que l'individu sera rapidement interpellé.

"On en a ras-le-bol, on a les nerfs à vif. On veut que le coupable soit interpellé et que ça s'arrête", explique Ash Claveau.

En attendant, la surveillance autour du centre a été renforcée, de jour comme de nuit, et des caméras ont été installées.

Manon Aublanc