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Les actes anti-LGBT+ ont augmenté de 3% en 2022, selon le ministère de l'Intérieur

Un drapeau arc en ciel, symbole de la communauté LGBT+, brandi le 13 juin 2016 à Montpellier.

Un drapeau arc en ciel, symbole de la communauté LGBT+, brandi le 13 juin 2016 à Montpellier. - SYLVAIN THOMAS / AFP

En 2022 plus de 2400 crimes ou délits anti-LGBT ont été enregistrés, un nombre en hausse de 3% par rapport à l'année précédente, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Les atteintes envers les personnes LGBT+ ont augmenté de 3% en 2022 par rapport à 2021, avec plus de 4000 faits enregistrés, en majorité des diffamations ou injures, selon une étude publiée mercredi par le service statistique du ministère de l'Intérieur.

Parmi les faits enregistrés, 2420 sont des crimes ou des délits anti-LGBT+, soit une hausse de 13% par rapport à l'année dernière, tandis que les faits enregistrés comme contraventions sont en baisse de 9%, détaille le rapport, publié tous les ans à l'occasion de la journée internationale contre l'homophobie et la transphobie.

Cela pourrait traduire une qualification à la hausse des atteintes anti-LGBT+ plus systématiquement enregistrées en crimes ou délits plutôt qu'en contraventions par les forces de l'ordre, selon le rapport.

Depuis 2016, les actes anti-LGBT+ ont fortement augmenté: +129% pour les crimes et délits; +115% pour les contraventions.

Peu de signalements

Il ne s'agit que de la partie visible de ces atteintes: seules 20% des victimes de menaces ou violences et 5% des victimes d'injures les signalent à la police ou à la gendarmerie, rappelle l'étude.

Pour plus de la moitié (57%), il s'agit d'injures ou de diffamations. Le harcèlement (5%) et les atteintes à caractère sexuel (2%) sont plus rares et concernent "un peu moins de 200 infractions".

Paris est la ville où les actes anti-LGBT+ sont les plus fréquents, avec 400 faits enregistrés soit 18,1 pour 100.000 habitants.

Ces atteintes sont commises en majorité (56%) dans des villes de plus de 200.000 habitants.

Les hommes particulièrement visés

Les victimes sont principalement des hommes (72%), âgés de moins de 30 ans (52%) et les agressions se déroulent en majorité dans des lieux publics.

Les auteurs sont aussi majoritairement des hommes (83%) plutôt jeunes (35% ont moins de 20 ans, dont 11% ont moins de 15 ans).

La haine contre les personnes LGBT+ reste "ancrée" dans la société française, s'est alarmée SOS Homophobie, dans son rapport annuel publié mardi.

L'association a recueilli en 2022 quelque 1.500 signalements relatifs à des situations de haine homophobe ou transphobe, soit un niveau à peu près stable par rapport à l'année précédente, mais avec une hausse significative des agressions physiques (+28%).

Le gouvernement va présenter "avant l'été" un plan pour mieux lutter contre les violences anti-LGBT+, a annoncé mardi son porte-parole Olivier Véran.

M.M. avec AFP