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Contre le harcèlement scolaire, les écoles mettent en place un système d'ambassadeurs

Pleinement engagés dans la lutte contre ce fléau, ces écoliers proposent une écoute et peuvent également faire de la prévention.

"Ce n'est pas parce qu'on est petits qu'on a des petits problèmes." Alors que le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye a rappelé la volonté du gouvernement de faire de la lutte contre le harcèlement scolaire la pierre angulaire de sa politique après la mort de Lucas dans les Vosges, les enfants ont décidé de prendre eux-mêmes le fléau à bras-le-corps.

Dans une école de Nice, les enfants en situation de harcèlement peuvent désormais se rapprocher d'ambassadeurs, des élèves plus âgés qui sont à l'écoute, mais qui peuvent faire également de la prévention. Ils arborent un badge qui incite et encourage les autres écoliers à venir se confier s’ils en ressentent le besoin. "Le pire, c’est de ne rien dire, tu peux compter sur moi", peut-on lire.

"Pour les gens qui sont harcelés, ils peuvent venir vers nous car ils savent qu’on est les ambassadeurs et qu’on peut les aider", développe l'un d'entre eux.

"Une maladie qui s'appelle la honte"

Et les élèves niçois, aussi jeunes soient-ils, sont bien conscients des effets néfastes du harcèlement.

"C’est grave, tu peux perdre l’appétit, tu peux tomber d'une malade d'une maladie qui s'appelle la honte", expliquent plusieurs d'entre eux à BFMTV.

Ce système d'ambassadeurs s'inspire directement du programme pHARe, un "plan de prévention du harcèlement" mis en place par l'Éducation nationale, et qui a été étendu à la rentrée 2022 à toutes les écoles élémentaires et collèges de France.

"Ce qui est important, c’est de dire qu’on peut commencer dès le plus jeune âge. La notion d’ambassadeur est aussi importante parce que je pense que les enfants, entre eux, peuvent tenir un discours plus simple, plus efficace qu’un adulte parfois", justifie auprès de BFMTV Natcha Chicot, rectrice de l’académie de Nice.

Sur la page du programme pHARe, on apprend qu'il vise "la formation d’une communauté protectrice autour des élèves" mais aussi en la mise en place d'un "protocole de prise en charge des situations de harcèlement."

Selon des chiffres de l'Éducation nationale, en CM1-CM2, 2,6 % d’élèves subissent une forte multivictimation qui peut être apparentée à du harcèlement. Ils sont 5,6% a en être victimes au collège et 1,3% au lycée. De leur côté, les associations estiment qu'un élève sur 10 est victime de harcèlement scolaire.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV