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Têtes couronnées

Charles III: la police exprime ses "regrets" après l'arrestation de manifestants anti-monarchie

Graham Smith, directeur du mouvement Republic, pour l'abolition de la monarchie au Royaume-Uni, à Londres, le 24 avril 2023

Graham Smith, directeur du mouvement Republic, pour l'abolition de la monarchie au Royaume-Uni, à Londres, le 24 avril 2023 - Adrian DENNIS / AFP

Tôt samedi matin, six membres du groupe anti-monarchie Republic ont été arrêtés dans le centre de Londres alors qu'ils se rendaient à Trafalagar Square pour manifester au passage du roi. La police avaient également saisi leurs pancartes.

La police londonienne a indiqué lundi soir "regretter" que les six manifestants anti-monarchie arrêtés samedi en amont des célébrations du couronnement de Charles III n'aient pas pu manifester comme ils l'avaient prévu et a souligné qu'aucune poursuite ne serait engagée à leur encontre.

Ils ont été libérés tard samedi, plus de seize heures après leur arrestation, suscitant de vives critiques. Dans un communiqué lundi soir, la police londonienne s'est justifiée en longueur en expliquant avoir arrêté six personnes "soupçonnées d'être équipées pour s'enchaîner".

Loi critiquée jusqu'à l'ONU

En vertu d'une loi entrée en vigueur mercredi, critiquée jusqu'à l'ONU, la police britannique peut arrêter des personnes en possession de matériel susceptible d'être utilisé pour s'enchainer sur la voie publique, une technique de protestation et de blocage régulièrement utilisée par les militants climatiques au Royaume-Uni.

La police londonienne ajoute toutefois dans son communiqué que "l'enquête n'a pas pu prouver l'intention d'utiliser (les objets saisis) pour s'enchainer et perturber la manifestation."

"Nous regrettons que les six personnes arrêtées n'aient pas pu rejoindre le groupe de manifestants à Trafalgar Square et ailleurs sur le parcours du cortège", conclut Scoland Yard, soulignant qu'aucune poursuite ne serait engagée.

L'arrestation du leader Graham Smith et des cinq autres membres de Republic samedi été vivement critiquée par les centaines de manifestants anti-monarchie qui s'étaient rassemblés pour huer le carrosse transportant Charles III à l'abbaye de Westminster.

Des faits possibles "à Moscou, pas à Londres"

"C'est quelque chose que l'on s'attend à voir à Moscou, pas à Londres", avait également réagi l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch. Graham Smith a indiqué sur Twitter que trois policiers s'étaient rendus à son domicile lundi soir et ont présenté des excuses. "L'excuse n'est pas acceptée", a-t-il indiqué.

Plus tôt dans la journée, il avait critiqué la nouvelle loi sur l'ordre public, introduite selon lui "pour leur donner le pouvoir de nous arrêter sous n'importe quel prétexte futile".

"Nous n'avons plus le droit de manifester dans ce pays, nous n'avons qu'une liberté de manifester avec l'autorisation de policiers et d'hommes politiques", a affirmé Graham Smith sur la BBC.

Au total, la police londonienne a procédé à 64 arrestations le jour du couronnement du roi, dont des militants environnementaux.

M.L avec AFP