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"Sexiste", "sordide"... la critique éreinte "The Idol", la série de The Weeknd présentée à Cannes

Lily-Rose Depp et The Weeknd dans la série "The Idol" sur HBO.

Lily-Rose Depp et The Weeknd dans la série "The Idol" sur HBO. - HBO

The Idol a été présentée à Cannes ce lundi. La série de The Weeknd s'accompagne d'une aura sulfureuse, tant pour son contenu que pour sa gestation tumultueuse.

The Idol, la nouvelle série de HBO avec le chanteur The Weeknd et Lily-Rose Depp a eu droit à une présentation en grande pompe sur la Croisette, où ont été projetés ses deux premiers épisodes lundi soir.

Le grand public devra cependant attendre début juin pour découvrir l'histoire de Jocelyn alias "Joss" (Lily-Rose Depp), popstar qui tente de revenir sous le feu des projecteurs après un passage à vide consécutif au décès de sa mère. Elle croise alors Tedros (Abel Tesfaye) qui va bouleverser son retour vers les sommets.

Accompagnée d'une aura sulfureuse, tant pour son contenu que pour sa gestation tumultueuse, la série The Idol, qui compte au total six épisodes, annonce rapidement la couleur: scènes de nudité, photo intime de "Joss" qui devient virale, masturbations explicites...

"La version TV du putaclick"

La série pose aussi un regard ironique sur son temps, se moquant d'un "coordinateur d'intimité" qui tente de concilier les exigences du contrat d'image de la chanteuse et sa volonté de disposer de son corps à sa guise, ou dénonçant le formatage de la production musicale actuelle. Les références à différentes stars comme Britney Spears ou Kim Kardashian sont également évidentes.

"Quand tu es célèbre, tout le monde te ment": Jocelyn, qui a des doutes concernant la chanson censée la propulser de nouveau vers le sommet, se retrouve rapidement prise dans la toile - personnelle et artistique - que tisse Tedros autour d'elle, en dépit des avertissements de sa plus proche amie et assistante.

La presse a été particulièrement déçue par le résultat. "Beaucoup de réactions contrastées après The Idol - de 'J'ai détesté' à 'C'est la version TV du putaclick' en passant par 'Je n'ai plus jamais envie de voir nue Lily-Rose Depp'", résume ainsi sur Twitter Ramin Setoodeh, critique pour Variety.

"Fantasme masculin sordide"

"Le scénario semble conçu pour tromper le public, et lui faire croire que ce qu'il voit est la réalité de Hollywood - alors que c'est un amas de clichés inspirés par du porno", peut-on encore lire dans la critique de Variety, pour qui la série a des allures de "fantasme masculin sordide."

"Le premier épisode est moyen. Il y a des scènes amusantes au début, des passages musicaux qui fonctionnent bien [...] J'ai détesté le deuxième épisode. Sexiste, pornographique... C'est non. Et il n'y a que cinq épisodes", souligne sur Twitter Gregory Ellwood, critique pour le site The Playlist.

Renan Cros, rédacteur en chef du Cercle Séries, estime que The Idol est un "beau gâchis": "Plutôt prenant quand c'est un vrai/faux biopic cruel de Britney Spears, vraiment ridicule et gênant quand ça se transforme en 50 nuances de Grey: Popstar édition. 2 épisodes et déjà ça tourne en rond... Mais la performance de Lily Rose est balèze."

Présente ce matin à une projection de la série, la journaliste Léon Cattan, vice-présidente de la revue Sorociné, a constaté une "hécatombe" dans la salle: "la salle se vide au compte-goutte." Et d'ajouter: "Avec The Idol, Sam Levinson est clair: on emmerde les féministes, et tous ceux qui refusent de flatter son ego boursouflé."

Anaïs Bordages, critique à Slate, déplore de son côté une "écriture épouvantable", des "clichés en pagaille", accompagné d'un "propos nauséabond".

Avant de se frayer un chemin jusqu'à Cannes, cette série de HBO a fait l'objet de plusieurs controverses. Selon le magazine Rolling Stone, la production notamment a subi de nombreux retards et des réécritures. Sam Levinson, le réalisateur d'Euphoria aurait, selon le mensuel, réécrit et retourné le projet. The Weeknd a démenti les informations sur ce tournage "chaotique".

Jérôme Lachasse avec AFP