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"Mon fils me manque énormément": le témoignage de la mère de Nahel après la libération du policier

Nahel a été tué à Nanterre par un policier qui a fait usage de son arme, lors d'un contrôle routier le 27 juin dernier. Près de cinq mois après, sa mère témoigne sur BFMTV et assure que le policier auteur du tir "n'a pas a être dehors".

"Je me retrouve sans rien du tout, mon fils me manque énormément, la douleur est épouvantable". Cinq mois après la mort de Nahel, tué à Nanterre par un tir de police le 27 juin dernier, sa mère organisait ce dimanche 19 novembre un rassemblement dans la ville des Hauts-de-Seine pour dénoncer une "injustice" après la libération du policier auteur du tir mortel.

À l'occasion de ce rassemblement, auquel 500 personnes ont participé selon la préfecture de police, la mère de Nahel s'est confiée à BFMTV pour exprimer son incompréhension face à la décision de justice. "Je ne comprends pas, il a tué mon fils", confie-t-elle.

"Nous avons une vidéo, nous avons vu qu'il a tué mon fils, il n'a pas à être dehors", lance la maman du jeune homme à propos du policier désormais sous contrôle judiciaire.

"Les fêtes, il (le policier, ndlr) va les passer avec son enfant, sa femme, sa famille. Moi, je les passerai avec personne. Je les passais à la base avec mon fils. Là, je vais regarder le ciel, c'est tout", déclare-t-elle.

"Un garçon merveilleux, gentil, poli"

Pour la mère de Nahel, qui dit avoir été "tuée" en même temps que lui, son fils "ne traînait pas", "n'est pas un voyou" et "avait un casier judiciaire vierge". Nahel "n'était pas un délinquant du tout, c'était un jeune comme tout le monde".

Elle décrit encore un jeune homme qui ne "cherchait la m**de à personne" et lui faisait ses courses au quotidien. "Un garçon merveilleux, gentil, poli. Il aidait son prochain, (...) il était dans son petit coin tranquille".

Cette dernière balaie également les critiques émises à l'encontre de son fils ainsi que les propos justifiant le geste du policier. "Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, ça me passe par-dessus. J'ai eu la pire des choses dans ma vie: la perte d'un enfant. Ça ne me touche même plus, je n'ai plus rien à l'intérieur de moi. Tout ce que les gens peuvent dire, ça ne me touche plus."

"La souffrance qu'une mère a, je ne peux pas la décrire. Elle est dure, très très dure", explique la maman.

"Est-ce que c'est normal pour une maman?"

"J'avais des appels 15 fois par jour, je n'ai plus d'appel de mon fils, plus son sourire, plus son regard", confie-t-elle, évoquant le "vide" lorsqu'elle rentre chez elle désormais.

Alors que le jeune homme et sa mère partageaient la même date d'anniversaire, le 25 février, cette dernière s'interroge aujourd'hui. "Je vais fêter quoi?". Et de poursuivre: "Par contre je vais fêter le 27 juin, jour où mon fils est mort. Est-ce que c'est normal pour une maman? Non", tranche-t-elle.

Le policier mis en cause dans la mort de Nahel a été remis en liberté sous contrôle judiciaire le mercredi 15 novembre dernier. Ce dernier a été placé sous contrôle judiciaire après le versement d'un cautionnement. Il a interdiction d'entrer en contact avec les témoins et les parties civiles, de paraître à Nanterre, et de détenir une arme.

L’avocat du fonctionnaire de police, mis en examen le 29 juin dernier et écroué à la prison de la Santé, avait formulé une première demande de remise en liberté le 6 juillet dernier qui avait été rejetée. Une seconde demande avait été déposée le 9 novembre, finalement acceptée six jours plus tard.

Maxime Brandstaetter avec Alixan Lavorel