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Mort de Nahel: le policier auteur du tir a été remis en liberté sous contrôle judiciaire

Une nouvelle demande de mise en liberté avait été déposée le 9 novembre 2023 par les avocats du policier mis en examen.

Le policier mis en cause dans la mort de Nahel a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a appris BFMTV auprès du parquet de Nanterre ce mercredi 15 novembre, confirmant une information de France Inter.

"Dans le cadre de la procédure ouverte pour meurtre suite au décès du jeune Nahel survenu le 27 juin 2023 à Nanterre, une nouvelle demande de mise en liberté a été déposée le 9 novembre 2023 par les avocats du policier mis en examen", indique à BFMTV le parquet de Nanterre.

"Par décision du 15 novembre 2023, les juges d’instruction ont décidé d’y faire droit estimant que les critères légaux de la détention provisoire du policier incarcéré depuis le 29 juin 2023 n’apparaissaient plus remplis à ce stade de l’instruction", poursuit-il.

Le policier, qui a discrètement quitté la prison de la Santé ce mercredi à 17h30 selon des sources policières à BFMTV, a été placé sous contrôle judiciaire après le versement d'un cautionnement. Il a interdiction d'entrer en contact avec les témoins et les parties civiles, de paraître à Nanterre, et de détenir une arme.

La demande de remise en liberté avait été formulée par son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, directement auprès du juge d'instruction après l'interrogatoire de son client le jeudi 9 novembre.

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L’avocat du fonctionnaire de police, mis en examen le 29 juin dernier et écroué à la prison de la Santé, avait formulé une première demande de remise en liberté le 6 juillet dernier qui avait été rejetée.

"On se battra jusqu'à ce qu'il sorte"

Par le biais de son avocat, le policier suspecté d'avoir tiré sur le jeune adolescent de 17 ans après un refus d'obtempérer,avait fait appel de cette décision le 1er août. La chambre de l'instruction de la cour d’appel de Versailles avait alors confirmé le maintien en détention provisoire du policier dix jours plus tard, le 10 août.

Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, avait annoncé former "un pourvoi en cassation", estimant que "cette détention est illégale: elle n'est pas justifiée en droit ni en fait". Le policier "n'a rien à faire en prison: on se battra jusqu'à ce qu'il sorte", avait-t-il ajouté.

Le mercredi 8 novembre, la Cour de cassation n’avait pas admis le pourvoi déposé par Me Laurent Franck-Lienard. "Ce n'est pas un rejet, c'est une décision de non-admission, ça veut dire que le pourvoi n'est même pas étudié par la Cour de cassation", avait expliqué l'avocat à BFMTV.com.

Une nouvelle demande, déposée le 21 juillet, avait été rejetée dix jours plus tard par le juge des libertés et de la détention. Le 29 septembre, une autre demande de remise en liberté avait été formulée. Une demande refusée par le juge des libertés et de la détention de Nanterre. Le policier avait fait appel.

Mais une nouvelle fois, la cour d’appel de Versailles avait rejeté la demande de remise en liberté du policier le 26 octobre, avait appris BFMTV d’une source proche du dossier.

Le maintien du policier en détention avait été décidé pour préserver l’enquête de tout risque d'interférence entre le suspect et son collègue le jour des faits, et pour protéger le mis en examen. La mort de Nahel avait suscité une très fort d’animosité contre les policiers. Certaines données personnelles du suspect avaient d’ailleurs été diffusées sur les réseaux sociaux.

Enfin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles avait évoqué le trouble exceptionnel à l’ordre public pour motiver sa décision de maintien en détention du policier. En juin dernier, plusieurs soirées de violences urbaines avaient éclaté après la mort du jeune adolescent.

Le jeudi 9 novembre, Me Laurent Franck-Lienard avait alors déposé une nouvelle demande de remise en liberté auprès du juge d’instruction du tribunal de Nanterre à laquelle “les juges d’instruction ont décidé de faire droit” ce mercredi 15 novembre.

Matthias Tesson avec Charlotte Lesage