BFM Paris Île-de-France
Paris Île-de-France

Mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po: l'étudiante "bloquée" a pu entrer dans l'amphithéâtre

Dans les colonnes du Parisien ce mercredi 13 mars, l'étudiante qui a été "bloquée" à l'entrée d'une salle de Sciences Po Paris lors d'une mobilisation pro-palestinienne explique avoir pu entrer dans la salle. Elle affirme "ne pas avoir entendu" être traitée de "juive" ou de "sioniste".

Une affaire d'État. Emmanuel Macron, Gabriel Attal et Sylvie Retailleau ont réagi à la mobilisation pro-palestinienne qui s'est tenue ce mardi 12 mars dans un amphithéâtre de Sciences Po Paris. L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a affirmé sur X que ses membres ont été "pris à partie comme juifs et sionistes".

"Ne la laissez pas rentrer, c'est une sioniste", auraient dit des manifestants qui occupaient l'amphithéâtre Boutmy, selon des propos rapportés par l'association et condamnés dans la journée par la direction de l'établissement.

"Je ne suis restée que quelques minutes"

Le Parisien a pu s'entretenir avec Rachel, étudiante qui aurait été refoulée de l'amphithéâtre et dont le prénom a été modifié par le quotidien, qui publie son interview ce mercredi. Auprès de nos confrères, l'étudiante de 20 ans dit avoir pu assister à la réunion ouverte au public après avoir été "bloquée devant la porte" par "des organisateurs, masqués".

Lui a-t-on dit qu'elle ne pouvait pas entrer parce que "juive" ou "sioniste", comme le sous-entendait dans son tweet l'UEJF? "Je ne l’ai pas entendu moi-même. Mais quelqu’un m’a dit qu’un participant avait lancé: 'La laissez pas rentrer, c’est une sioniste'", répond Rachel.

"Ils se targuent de dire qu’ils ne sont pas antisémites parce qu’ils ne crient pas 'Mort aux juifs'. Or, me qualifier de sioniste, me refuser l’entrée d’une telle réunion, c’est de l’antisémitisme", avance l'étudiante.

Rachel a bien pu entrer dans l'amphithéâtre Boutmy, renommé "Gaza" par les manifestants. "Mais je ne suis restée que quelques minutes, l’ambiance était trop lourde. La personne à côté de moi s’est levée pour s’asseoir plus loin", explique-t-elle.

Un "accrochage" avec un autre étudiant début octobre

Dans les colonnes du Parisien, l'étudiante assure ne pas avoir "intimidé" des pro-Palestine ce mardi. Elle explique avoir "enlevé des affiches sur lesquelles était écrit 'Gloire à la résistance palestinienne'" trois jours après les attaques du Hamas contre Israël, début octobre.

"J’ai eu un accrochage avec la personne qui les affichait, mais de l’intimidation, non… On m’accuse d’être extrémiste, alors que je suis pour une solution à deux États, l’un pour la Palestine, l’autre pour Israël", dit Rachel. Depuis le 7 octobre, la jeune femme de 20 ans estime en outre que l'antisémitisme "est un vrai problème" au sein de l'établissement parisien.

"Aucun.e étudiant.e n'a été empêchée d'entrer dans l'amphithéâtre en raison de son appartenance religieuse", indiquait le Comité Palestine Sciences Po, à l'origine de la manifestation de mardi. "Tous les étudiant.e.s, y compris de nombreux.ses étudiant.e.s de l'UEJF, ont été autorisés à entrer. Les personnes à qui l'accès a été refusé étaient des individus ayant harcelé et intimidé par le passé d'autres étudiant.e.s quant à leurs positions politiques", peut-on lire dans un communiqué mis en ligne sur Instagram ce mercredi.

Il ajoute que "chaque personne en ayant fait la demande a été autorisé.e à entrer".

La direction de Sciences-Po a annoncé saisir "la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables", considérant auprès de l'Agence France presse "que plusieurs lignes rouges ont été franchies".

Ariel Guez