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Mobilisation pro-palestinienne à Sciences Po: l'école parisienne a saisi la justice "pour des faits à caractère antisémite"

L'entrée de Sciences Po à Paris, le 13 mars 2024

L'entrée de Sciences Po à Paris, le 13 mars 2024 - EMMANUEL DUNAND © 2019 AFP

"En étroite collaboration" avec le ministère de l'Enseignement supérieur, l'école parisienne a saisi la justice, après une mobilisation pro-palestinienne dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine".

Dans un communiqué publié ce mercredi 13 mars au soir, Sciences Po a annoncé saisir le procureur de la République pour "des faits à caractère antisémite", après une mobilisation pro-palestinienne qui s'est tenue la veille dans un amphithéâtre de l'école parisienne.

Cette saisine a été effectuée "en étroite collaboration" avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Le Premier ministre Gabriel Attal, qui s'est rendu au sein de l'établissement pour s'adresser au Conseil d'administration plus tôt dans la journée, avait déjà annoncé que son gouvernement allait saisir la justice.

Sciences Po explique que la saisine a été faite "sur la base d'un courrier de signalement reçu aujourd'hui de la section de Sciences Po de l'Union des étudiants juifs de France, dénonçant des faits discriminatoires à caractère antisémite". En parallèle, "une enquête administrative" a été ouverte.

Des propos "parfaitement intolérables" pour Emmanuel Macron

Mardi matin, une centaine d'étudiants ont occupé l'amphithéâtre principal de Sciences Po dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine".

Une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a alors "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action, et "des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NDLR) à l'encontre" de l'association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur X. "'Ne la laissez pas rentrer, c'est une sioniste'", tels sont les propos dénoncés par l'UEJF.

Interrogé par l'AFP, un membre du Comité Palestine de Sciences Po, réfute qu'une telle phrase ait été prononcée.

"Je pense que les Français s'interrogent très fortement et très profondément sur une forme de pente, de dérive, liée à une minorité agissante et dangereuse à Sciences Po", a dénoncé Gabriel Attal devant le Conseil d'administration, précisant qu'un "administrateur provisoire (allait) être nommé très prochainement (...) pour faire respecter toujours partout nos principes républicains".

Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait pour sa part dénoncé des propos "parfaitement intolérables". Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a pour sa part parlé d'un "incident dérisoire", s'étonnant que l'affaire prenne une telle "ampleur médiatique nationale".

Fanny Rocher