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"Amphithéâtre Gaza": des étudiants de Sciences Po Paris empêchent la tenue d'un cours, la direction "condamne"

Des étudiants de Sciences Po ont empêché la tenue d'un cours en occupant un amphithéâtre, le 12 mars 2024.

Des étudiants de Sciences Po ont empêché la tenue d'un cours en occupant un amphithéâtre, le 12 mars 2024. - Capture X UEJF

Un "groupe d'étudiants" a occupé un amphithéâtre de la grande école parisienne, ce mardi 12 mars, pour un rassemblement en soutien à Gaza. Selon la direction, qui dénonce des "agissements intolérables, "des propos accusatoires" ont été prononcés, notamment envers une association étudiante.

Des étudiants de Sciences Po Paris ont occupé l'amphithéâtre historique de l'établissement ce mardi 12 mars, en soutien aux Palestiniens, empêchant la tenue d'un cours magistral. D'après une photo issue d'une publication de l'Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) sur X, l'amphithéâtre Émile Boutmy a été renommé "amphithéâtre Gaza".

L'association accuse par ailleurs les étudiants d'avoir "pris à partie" les étudiants de l'UEJF. "Ne la laissez pas rentrer, c'est une sioniste", auraient dit des étudiants qui occupaient l'amphithéâtre, selon des propos rapportés par l'association.

Selon une étudiante de Sciences Po présente dans l'amphithéâtre, l'étudiante de l'UEJF a été empêchée d'entrer "pour des raisons de sécurité, parce qu'elle avait auparavant intimidé des étudiants pro-Palestiniens". "Elle est la seule à n'avoir pu entrer. D'autres membres de l'UEJF ont assisté aux débats", a affirmé cette étudiante à l'AFP, sous couvert d'anonymat.

La direction de Sciences Po "condamne"

Dans un communiqué publié également sur X, la direction de l'établissement "condamne l'action et les pratiques utilisées, qui s'inscrivent délibérément hors du cadre fixé en matière d'engagement et de vie associative".

La direction affirme par ailleurs que "des propos accusatoires ont été prononcés à l'encontre" de l'UEJF, et annonce saisir la "section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables".

Dans la soirée, le comité Palestine Sciences Po a réagi, assurant qu'"aucun incident de ce type ne s'est produit, aucun étudiant n'a été empêché d'entrer dans l'amphithéâtre en raison de son appartenance religieuse".

"Les personnes à qui l'accès a été refusé étaient des individus ayant harcelé et intimidé par le passé d'autres étudiants quant à leurs positions politiques", assure le comité.

"Intolérable et choquant" pour la ministre de l'Enseignement supérieur

Sur le même réseau social, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, appelle la direction à "réagir fermement". "La cause palestinienne mérite mieux que ces saillies antisémites dignes des pires heures de l'histoire de France", ajoute-t-elle.

"Nos établissements sont des lieux d’études et de débats. Le droit doit y être strictement respecté. Il est intolérable et choquant d'y subir la moindre discrimination, la moindre incitation à la haine", a écrit quant à elle Sylvie Retailleeau, ministre de l'Enseignement supérieur, qui annonce s'être rendu au sein de l'établissement "pour faire un point avec la direction".

De son côté, le patron des Républicains Éric Ciotti estime qu'"une limite intolérable a été franchie", appelant à "sévèrement sanctionner" les étudiants concernés.

F.R. avec AFP