BFM Paris Île-de-France
Paris Île-de-France

Consulat d'Iran à Paris: ce que l'on sait de l'intrusion d'un homme qui déclarait avoir des explosifs

Ce vendredi 19 avril, un Français d'origine iranienne d'une soixantaine d'années a pénétré le consulat d'Iran, proférant en son sein des menaces de passage à l'acte violent. Cet homme, connu des services de police pour un incendie à des bouts de pneus devant ce même consulat en 2023, a été placé en garde à vue.

Un important dispositif policier a été déployé autour du consulat d'Iran situé dans le 16e arrondissement de Paris ce vendredi 19 avril après l'intrusion dans le bâtiment d'un homme qui disait être porteur d'explosifs. Ce Français d'origine iranienne, né en 1963 à Téhéran, a été interpellé et placé en garde à vue.

• Un homme se disant porteur d'explosifs, pénètre le consulat d'Iran

Un témoin a aperçu un homme suspect pénétrer le consulat d'Iran vers 11 heures ce vendredi et appelle la police. En son sein, il aurait proféré des menaces de passage à l’acte violent. Cet homme se disait d'une ceinture d'explosifs sous son manteau, qu'il a soulevé d'ailleurs, pour prouver ses dires. Il disait vouloir venger son frère. Il était en réalité porteur d'un gilet tactique garni de grenades factices, selon des sources policières.

• La BRI mobilisée sur place

Sur demande de la préfecture de police de Paris, la BRI, (brigade de recherche et d'intervention), l'unité d'élite de la police, a été déployée sur place. Un large périmètre de sécurité a été mis en place. La préfecture a appelé sur X à "éviter le secteur". Des pompiers de Paris étaient également présents.

• L'homme placé en garde à vue

L'homme est "sorti de lui-même" vers 14h45 du consulat après des négociations de la BRI. Le parquet de Paris a été avisé de son interpellation cinq minutes plus tard. Il a été contrôlé: aucun explosif n'a été retrouvé sur lui, contrairement à ce qu'il affirmait.

Le véhicule de police avec lequel il est arrivé auprès du consulat a également été contrôlé. La prospection des locaux s'est prolongée après son interpellation puis le dispositif sécuritaire a été progressivement levé.

"Aucune matière explosive n’a été constatée à ce stade, ni sur lui ni sur place", précise le parquet.

L'homme a été placé en garde à vue, et d'après la police, les investigations ont été confiées aux enquêteurs du 1er district de police judiciaire (DPJ).

• Le suspect était connu des services de police pour un incendie près du consulat

Le suspect, orthésiste de profession, était déjà connu des services de police: il avait été interpellé pour avoir mis le feu à des bouts de pneus devant ce même consulat d'Iran en septembre 2023.

Jugé le 24 octobre de la même année en comparution immédiate, il avait été condamné à 8 mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans. L'interdiction de se rendre dans le 16e arrondissement de Paris avait été adjointe à la peine, ainsi que l'interdiction du port d'arme pendant cinq ans.

Selon les informations de BFMTV, il devait être jugé en appel ce lundi 22 avril à 13h30. L'appel étant suspensif, les interdictions ne s'appliquaient donc pas.

À l’époque, il avait reconnu les faits et avait justifié son geste par son engagement politique contre le régime iranien actuel. Il disait vouloir soutenir les mouvements de révolte en Iran. À la barre du tribunal, il avait scandé "Femmes, vie, liberté", slogan utilisé par des manifestants iraniens après la mort de Mahsa Amini, qui avait mené à une importante mobilisation dans le pays. Il avait expliqué avoir agi seul et comprendre la gravité de son geste, sans toutefois le regretter. 

Comme le rappelle L'Orient-le jour, la France avait "condamné avec fermeté" cet incendie.

• Une personne "très fragile psychologiquement"

Cet homme a fui l'Iran en 1979 et a fait ensuite des études universitaires à Paris nous précise un proche de l'enquête, qui le décrit comme un homme "idéaliste" et pro-Shah d'Iran.

Mona Jafarian, présidente de l'association "Femme Azadi", a déclaré sur BFMTV connaître l'interpellé et ne se dit "pas surprise" qu'il soit à l'origine de cette intrusion.

"C'est quelqu'un qui est très fragile psychologiquement, qui a souvent des propos incohérents, qui souffrait aussi beaucoup", a raconté la Franco-iranienne, "on sentait bien qu'il avait perdu pied."

"C'est quelqu'un qui paraît plutôt désespéré et très fragile", a ajouté Mona Jafarian.

Le service police justice de BFMTV avec Juliette Brossault