BFM Normandie
Normandie

Mort de Lisa dans l'Eure: la suspension de la directrice de l'école a "écœuré" ses confrères

Le syndicat des directrices et directeurs d'école critique la suspension à titre conservatoire de la directrice de l'école maternelle où était scolarisée Lisa.

S'il se dit "horrifié" par la mort de Lisa, liée à des violences présumées de la part de sa mère et son beau-père, Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directrices et directeurs d'école, est aussi "écœuré" par la suspension de la responsable de l'école maternelle de Conches-en-Ouche.

Des mots qui "ont choqué"

"Écœuré par le traitement qui a été réservé par les médias, par les services du procureur, par le rectorat, qui ont dit 'directrice suspendue'. Ces mots ont fait excessivement mal, ont choqué", poursuit Thierry Pajot, interrogé par BFM Normandie.

"Une suspension, c'est quand même que l'on soupçonne quelqu'un pour des faits graves", regrette le secrétaire général du syndicat des directrices et directeurs d'école. "Quels sont les faits graves que notre collègue a fait?", s'interroge Thierry Pajot.

De son côté, le rectorat de l'académie de Normandie a précisé que cette suspension à titre conservatoire de la directrice "n'est en aucun cas une sanction, mais est destinée à la protéger le temps de l'enquête". Thierry Pajot indique avoir été appelé jeudi après-midi par la rectrice qui a reconnu que "les mots employés mardi n'étaient pas appropriés".

Il tient à rappeler que la directrice de l'école "avait vu les coups, avait vu les morsures sur le corps de Lisa, avait reçu la famille de Lisa". La directrice "allait faire un signalement mais elle n'en a pas eu le temps", ajoute-t-il.

Un hommage ce samedi

La fillette, portant "de multiples hématomes" plus ou moins anciens sur le corps, est morte dans la nuit de samedi à dimanche après son arrivée au CHU de Rouen, malgré l'intervention des secours au domicile familial à Conches-sur-Ouche.

Selon le procureur de la République d'Évreux, Rémi Coutin, Lisa "n'aurait pas été scolarisée la semaine qui précède le drame" et "ni la gendarmerie, ni la justice, ni les services de l'aide sociale à l'enfance n'avaient été informés" des "violences difficilement soutenables" subies par la petite fille. De son côté, le maire de Conches-sur-Ouche évoquait cette semaine sur BFMTV un contexte de "mensonges et de manipulations" de la part de la mère sur la dissimulation des violences.

Un hommage à la petite fille est prévu ce samedi matin à 10h30, devant la mairie de Conches-en-Ouche. "Ce n’est pas une marche blanche, juste un temps de solidarité, de partage, de mémoire", a expliqué le maire, Jérôme Pasco.

Amaury Tremblay