Mort de Lisa dans l'Eure: le maire de Conches-en-Ouche déplore une "responsabilité collective"

Le maire de la commune a défendu la directrice de la maternelle où était scolarisée Lisa, évoquant une "excellente professionnelle" et a appelé à une meilleure formation des professionnels en contact avec les enfants dans "la détection des signaux faibles".

"Le drame de la folie, le drame de l'isolement". Après la mort d'une fillette de trois ans victime de "violences répétées" à Conches-en-Ouche dans l'Eure ce dimanche, le maire de la commune a dénoncé ce mercredi sur BFMTV une "responsabilité collective".

"C'est une responsabilité collective, on est en échec tous face à ce drame. Nous, les services sociaux, l'ensemble des personnes qui veillent à la protection de l'enfance, je crois que malheureusement quand la folie voit les choses en grand de la sorte on est tous dépassés, on est tous bouleversés dans nos certitudes", a réagi Jérôme Pasco.

Après avoir reconnu des "violences fréquentes", la mère et le beau-père de Lisa ont été mis en examen pour meurtre sur mineur et placés en détention provisoire, a indiqué le procureur de la République d’Évreux Rémi Coutin lors d'une conférence de presse ce mardi.

La directrice de l'école, "excellente professionnelle"

Alors que la petite fille était absente de l'école toute la semaine précédant sa mort, le rectorat de l'académie de Normandie a décidé de suspendre à titre conservatoire la directrice de l'école maternelle où elle était scolarisée et de diligenter une enquête administrative. Le maire de Conches-en-Ouche a assuré de son côté que la directrice est "une excellente professionnelle".

"Elle est en place depuis 15 ans, connaît parfaitement les rouages administratifs et de détection de ces moments-là", a-t-il ajouté.

Pour expliquer l'absence de signalement de la situation, le maire a décrit un "contexte de mensonges, de manipulation".

"Quand vous avez un enfant qui arrive avec un bleu, et une mère qui vous dit 'vous la connaissez Lisa, elle est speed elle s'est cognée' (...) c'est un contexte de mensonges, de manipulation, et qui fait que les prents cachent à tout prix l'indicible et les horreurs qu'ils commettent sur leurs enfants donc c'est très difficile d'identifier et de remonter ces informations-là", a-t-il défendu.

Une meilleure "écoute de la parole de l'enfant"

Pour que ce "drame de la folie, de l'isolement de personnes recluses" ne se "répète plus", le maire a alors appelé à une meilleur formation des professionnels en contact avec les enfants.

"Il va falloir se dire ce qui s'est passé, comment ça s'est passé et comment améliorer le choses" a-t-il avancé, évoquant peu après la piste d'une meilleure formation des "professionnels à la détection des signaux faibles, à l'écoute de la parole de l'enfant."

Le grand frère de Lisa, âgé de six ans, a lui aussi subi des violences. Il a été confié à une voisine avant d'être pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE).

Emilie Roussey