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Chaleur intense, feux géants, pluies records... 2022, année de tous les extrêmes climatiques

De gauche à droite: le blizzard à Lackawanna (New-York, États-Unis) le 27 décembre / des rescapés d'une inondation à Dadu (Pakistan) le 27 octobre / un pompier dans un incendie à Saumos (Gironde, France) le 12 septembre.

De gauche à droite: le blizzard à Lackawanna (New-York, États-Unis) le 27 décembre / des rescapés d'une inondation à Dadu (Pakistan) le 27 octobre / un pompier dans un incendie à Saumos (Gironde, France) le 12 septembre. - AFP

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Les catastrophes naturelles se sont succédées en 2022 partout dans le monde, alertant, une fois de plus, sur les conséquences du changement climatique.

Sécheresses, ouragans et inondations n'ont pas épargné 2022, causant des dégâts très importants et entrainant la mort de milliers de personnes. Ces événements climatiques extrêmes ne sont pas nouveaux sur Terre, mais le changement climatique a pour effet de les rendre plus puissants avec des effets plus néfastes pour les populations touchées.

"Le nombre de catastrophes a été multiplié par cinq entre 1970 et 2019 sous l’effet du changement climatique et de la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes", écrit ainsi l'ONU.

· Pluies records et inondations en Australie

Dès fin février 2022, des pluies importantes en Australie ont alerté. Météo France parlait dès le 3 mars de "précipitations jamais vues en Nouvelle-Galles du Sud", dues en partie au phénomène météorologique La Nina. Ce type d'épisodes s'est répété à plusieurs reprises dans l'année, entrainant des inondations importantes dans plusieurs régions, et n'épargnant pas les grandes villes comme Sydney, où plusieurs dizaines de milliers de personnes ont par exemple dû être évacuées en juillet.

La ville a ainsi battu son record annuel de pluie en octobre, l'année 2022 devenant la plus pluvieuse depuis 1858.

· 40 degrés au-dessus des normales en Antarctique

Le 18 mars dernier, la station de recherche franco-italienne de Concordia a enregistré un pic à -11°C en Antarctique, soit un écart de 40 degrés par rapport aux normales de saison dans cette zone. Le littoral de cette région, où les températures sont plus douces, a également enregistré des records. Le thermomètre a ainsi grimpé jusqu’à 4,8°C sur la base française de Dumont-d’Urville.

Le prévisionniste Gaétan Heymes parlait alors d'un "événement historique de douceur sur l'est de l'Antarctique".

Au mois de juillet suivant, le programme de l'Union européenne Copernicus alertait sur les mesures de la banquise en Antarctique: la surface de cette zone était alors la plus petite enregistrée pour un mois de juillet, depuis le début des relevés.

· Des inondations sans précédent en Afrique du Sud

Après trois jours de pluie battante, des inondations sans précédent ont frappé l'Afrique du sud courant avril, faisant plus de 400 morts et de 30.000 déplacés. La Croix Rouge a évoqué "l'une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de l'histoire récente de l'Afrique du Sud." Le pays a déclaré un état catastrophe de nationale.

"Cette catastrophe souligne l'intensité croissante des phénomènes météorologiques extrêmes causés par le changement climatique et leur impact sévère sur les plus vulnérables sur le plan socio-économique", estime la Croix-Rouge.

· Canicule extrême au Pakistan et en Inde

Dès le mois d'avril, l'Inde et le Pakistan ont subi une vague de chaleur étouffante qui a duré tout le mois de mai. Au Pakistan la température a parfois dépassé les 50°C à l'ombre, un record pour 2022. La situation extrême a notamment entrainé des coupures d'électricité.

Cette vague de chaleur a "affecté des centaines de millions de personnes dans l'une des régions les plus densément peuplées du monde", a écrit l'ONU, selon qui "le temps chaud et sec a eu un impact sur l'approvisionnement en eau, l'agriculture et la santé humaine et animale".

· L'été le plus chaud jamais enregistré en Europe

La France a "connu cet été une chaleur inédite" avec de "nombreux records battus" écrivait Météo France fin août, à l'image de ses voisins. Copernicus a en effet annoncé début septembre que l'été 2022 avait été "le plus chaud jamais enregistré en Europe". Les températures moyennes sur le Vieux-Continent ont dépassé d'1,34°C les moyennes de 1991-2000.

Ces hautes températures, accompagnées de niveaux de pluie très bas, ont entrainé des sécheresses importantes sur le territoire. L'Union européenne a en conséquence enregistré cette année un niveau record de surfaces brûlées par les feux de forêt, selon le système européen d'information sur les feux de forêt (Effis) et Copernicus.

Plus de 785.000 hectares sont partis en fumée du 1er janvier au 19 novembre, c'est "plus du double de la moyenne d’un peu plus de 317.000 hectares entre 2006 et 2021", est-il indiqué. Rien qu'en Gironde cet été, des incendies particulièrement importants ont mobilisé des centaines de pompiers sur plusieurs jours, et ont dévasté plus de 30.000 hectares de forêt.

· En Chine, la vague de chaleur "la plus grave" jamais enregistrée

Copernicus souligne également que des vagues de chaleur importantes ont sévi "dans le centre et l'est de la Chine pendant les trois mois d'été". La vague de chaleur qui a frappé le pays entre mi-juin et fin août a été la "plus grave" depuis le début des relevés en termes de durée, d'étendue, d'intensité et d'impact, selon les autorités chinoises.

En juillet, Pékin avait appelé des millions d'habitants à rester chez eux en raison des températures élevées. Shanghai avait ainsi battu un record de chaleur vieux de 149 ans, avec 40,9°C, et dans les provinces de Zhejiang et Fujian (est) le mercure avait dépassé les 41°C, franchissant un record historique dans deux villes de ces provinces.

· L'ouragan Ian, catastrophe climatique la plus couteuse de 2022

Selon le bilan annuel publié cette semaine par l'ONG britannique Christian Aid, l'ouragan Ian - qui a notamment frappé Cuba, le Mexique avant de toucher la Floride (États-Unis) - fin septembre, est la catastrophe climatique la plus couteuse de cette année 2022: ses dégâts sont estimés à plus de 100 milliards de dollars.

"Avec au moins 130 victimes, l'ouragan Ian a été le deuxième ouragan le plus meurtrier de la partie continentale des États-Unis au XXIe siècle, juste après l'ouragan Katrina", écrit l'ONG.

· Inondations sans précédent au Pakistan

De juin à octobre, après la violente canicule, le Pakistan a été dévasté par des pluies de mousson d'une intensité sans précédent qui ont fait 1700 morts, détruit deux millions d'habitations et inondé un tiers du pays.

La perte des emplois, du bétail, des récoltes, des habitations et la fermeture des écoles, ainsi que la propagation des maladies et la hausse des prix des denrées alimentaires menacent de faire sombrer entre 5,8 millions et 9 millions de personnes dans la pauvreté, selon la Banque Mondiale.

· Le "blizzard du siècle" aux États-Unis

L'année se termine avec un nouvel extrême climatique. Un froid polaire s'est abattu sur la côte Est des États-Unis juste avant les fêtes de Noël, avec des ressentis de températures descendant jusqu'à -55°C par endroits. "C'est clairement le blizzard du siècle", a déclaré lundi la gouverneure de l'État de New York. Au moins 53 personnes sont mortes à la suite des intempéries.

Le froid extrême a été accompagné d'importantes chutes de neige et de vents puissants, notamment dans la région des Grands Lacs, semant le chaos dans les transports routiers comme aériens et forçant à l'annulation de milliers de vols autour de Noël.

Le service météorologique américain (National Weather Service, NWS) prévoit un relèvement des températures autour de 10°C d'ici ce week-end, mettant toutefois en garde contre des "conditions de circulation localement dangereuses".

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV