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Afrique du Sud

Inondations en Afrique du Sud: le bilan monte à 306 morts

Des habitants constatent les dégâts à Durban (Afrique du Sud) après des inondations historiques

Des habitants constatent les dégâts à Durban (Afrique du Sud) après des inondations historiques - PHILL MAGAKOE / AFP

Des inondations historiques ont frappé l'Afrique du Sud ces derniers jours à cause de fortes précipitations. Plus de 300 personnes sont mortes dans la catastrophe naturelle.

Le bilan des pires inondations jamais connues en Afrique du Sud, causées par des fortes pluies ces derniers jours sur la côte est, est monté à plus de 300 morts, a indiqué mercredi soir le bureau de gestion des catastrophes.

"Le 13 avril au soir, nous avons été informés que le bilan des inondations dans le Kwazulu-Natal s'élève à 306 morts", a déclaré Nonala Ndlovu, porte-parole. Un précédent bilan faisait état de 259 morts.

Les précipitations records qui ont atteint depuis le week-end dernier un niveau jamais connu depuis plus de 60 ans, ont laissé derrière elles des paysages dévastés. "Les ponts se sont effondrés. Les routes se sont effondrées. Des gens sont morts. Notre peuple est blessé. C'est une catastrophe aux proportions énormes", a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

es torrents d'eau.

"Aujourd'hui c'est nous qui sommes touchés"

Des dizaines de personnes sont portées disparues, les secouristes ont décrit "un cauchemar". "Nous voyons des tragédies similaires frapper le Mozambique, le Zimbabwe, mais aujourd'hui c'est nous qui sommes touchés", a déploré Cyril Ramaphosa. Les autorités locales réclament que l'état de catastrophe naturel soit déclaré.

Les pluies devraient lentement se dissiper dans la soirée, selon les météorologues. Mais déjà, la région ouverte sur l'océan Indien qui a connu des destructions massives lors d'une vague sans précédent d'émeutes et de pillages en juillet, semblait connaître un répit. Dans une chaleur humide, certains déblayent autour de bâtiment effondrés. Sur des routes jonchées de débris, d'autres dispersent du sable pour combler des trous béants, a constaté un journaliste de l'AFP.

Certaines écoles ont ouvert leur portes mais les bancs sont majoritairement restés dépeuplés. A l'école primaire de la banlieue noire d'Inanda, seuls deux élèves sur 48 se sont présentés. "En 48 heures, il est tombé plus de 450 mm d'eau dans certaines zones", a déclaré Dipuo Tawana, prévisionniste à l'institut météorologique national. Les spécialistes ont comparé le niveau des précipitations à celui "normalement associé aux cyclones".

"C'est le changement climatique qui s'aggrave"

L'armée a été mobilisée pour apporter un soutien aérien pendant les évacuations. Des milliers de maisons ont été détruites, au moins 140 écoles ont été touchées, selon les autorités locales. Depuis plusieurs jours, les principaux axes routiers sont submergés par une mélasse brunâtre, sur laquelle flottent les panneaux et les feux de signalisation.

Des montagnes de branches, bouteilles et déchets ont été charriées sur les plages de Durban habituellement prisées des touristes et des familles. L'activité au port a été suspendue, des conteneurs ont été emportés par les eaux. Des pillages ont été signalés. Les fortes précipitations ont aussi entraîné des coupures d'électricité et perturbé l'approvisionnement en eau. Les liaisons ferroviaires ont été suspendues et les habitants appelés à éviter tout déplacement.

"Nous savons que c'est le changement climatique qui s'aggrave, on est passé de tempêtes extrêmes en 2017, à des inondations supposées records en 2019 mais clairement dépassées aujourd'hui en 2022", a mis en garde Mary Galvin, professeur d'études du développement à l'Université de Johannesburg.

En 2019, des inondations dans la région et la province voisine du Cap-Oriental avaient déjà fait 70 morts et dévasté plusieurs villages côtiers dans des coulées de boue.

A.A. avec AFP