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Relogement, indemnisation... Où en est-on deux mois après les effondrements de la rue de Tivoli à Marseille?

Si 130 foyers ont déjà pu réintégrer leurs logements ces deux derniers mois, 58 attendent toujours de pouvoir retourner chez eux.

Très tôt dans la nuit du 8 au 9 avril dernier, deux immeubles de la rue de Tivoli s'effondraient à Marseille après une explosion provoquée par une fuite de gaz.

Deux mois jour pour jour après ce drame ayant coûté la vie à huit personnes, une partie de la rue reste toujours inaccessible et plus d'une centaine de riverains attendent toujours de retrouver leurs logements.

"Nous sommes passés d'un traitement de l'urgence à un accompagnement sur le temps long", assurait ce jeudi soir Didier Jau, maire des 4e et 5e arrondissements de Marseille, sur BFM Marseille Provence.

"J'aimerais avoir plus rapidement l'appartement"

Si 130 foyers ont déjà pu réintégrer leurs logements ces deux derniers mois -dont dix ce mercredi-, 58 attendent toujours de pouvoir retourner chez eux, selon le maire des 4e et 5e arrondissements. C'est le cas de Diana, évacuée du 24 rue de Tivoli et qui attend le feu vert des autorités.

Habitante du troisième étage de son immeuble, cette dernière est depuis deux mois logée à l'hôtel. À l'heure actuelle, elle ne sait toujours pas si elle pourra retrouver son logement, ni même quand elle pourrait être indemnisée.

"Je suis à l'hôtel et ils ont prolongé jusqu'à fin août. (...) C'est long, mais ça va arriver... à l'hôtel ça va mais j'aimerais avoir plus rapidement l'appartement, j'y serais mieux", glisse avec espoir Diana Taleb au micro de BFM Marseille Provence.

Les indemnités tardent à arriver

Si les expertises s'enchaînent dans la rue, les indemnités, elles, tardent à arriver de la part des assurances. Une inaction dénoncée par le collectif "Tivoli 9-Avril", qui a été créé à la suite de ce drame.

Le Clav, comité local d'aide aux victimes, s'est également réuni pour la première fois ce mercredi afin d'accompagner "encore mieux les victimes de manière à encadrer leurs indemnisations", selon Didier Jau.

"Les assurances ont traité les cas de manière très inégaux et notre rôle, c'est d'accompagner les victimes de manière à ce que cette période soit aussi facile que possible, si l'on peut employer ces termes", selon l'élu.

"Les gens ne passent plus par là"

Si la vie a petit à petit repris son cours normal, les visages se crispent dans le quartier en évoquant cette nuit tragique. Les habitants, mais également les commerçants, sont encore marqués et souffrent toujours des conséquences des effondrements.

Certains de ces derniers constatent d'ailleurs une baisse de leur chiffre d'affaires et la disparition des clients alors que les Marseillais évitent le quartier du Camas et les souvenirs des effondrements de la rue de Tivoli. "Les gens ne passent plus par là, ils traversent de l'autre côté de la rue pour acheter le pain", déplore Amara Boali, artisan boulanger, au micro de BFM Marseille Provence ce vendredi matin.

"Pour nous, c'est presque 70% de pertes", ajoute ce dernier.

Un coordinateur doit être nommé dans les prochaines semaines afin d'assurer un suivi des conséquences des effondrements de la rue Tivoli. Un bilan sur la situation est par ailleurs fixé pour le mois de septembre prochain.

Alixan Lavorel