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"Place nette XXL" à Marseille: deux mois après, la Castellane est "devenue plus calme"

Des véhicules de polices à la Castellane, à Marseille. (photo d'illustration)

Des véhicules de polices à la Castellane, à Marseille. (photo d'illustration) - BFM Marseille Provence

Deux mois après la première opération anti-narcotrafic "Place nette" à la Castellane, BFMTV a cherché à savoir si la situation s'est réellement améliorée sur place.

Les autorités sont-elles parvenues à faire "Place nette" à la Castellane? Deux mois après le lancement d'une vague d'opérations visant à lutter contre le trafic de drogues dans cette cité des quartiers nord, des riverains se disent satisfaits des évolutions et apprécient la présence renforcée de policiers qui perdure aujourd'hui. Mais la situation pourrait à nouveau se dégrader dans le contexte des Jeux Olympiques.

Le 19 mars, Emmanuel Macron s'était rendu dans la cité marseillaise au lendemain du lancement d'une opération dite "Place nette XXL", une version de grande ampleur des actions des forces de l'ordre menées depuis plusieurs mois dans le pays et visant à multiplier les saisies de drogues, d'argent voire d'armes et les interpellations dans des zones jugées sensibles.

"Ça a beaucoup changé"

Aujourd'hui, à entendre des habitants à notre micro, la Castellane est comme transformée. "Ça beaucoup changé, c'est devenu plus calme", se réjouit une habitante "Par exemple, devant, on les voyait, mais maintenant, on les voit quasiment plus", observe de son côté une femme.

"On peut circuler dans le quartier et il est plus propre (...) s'il reste comme ça, c'est bien!", espère une autre femme interrogée par BFM Marseille.

Depuis l'opération de mars, les patrouilles continuent dans la cité, considérée comme une zone centrale et historique du narcotrafic à Marseille. Selon Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale, l'ambiance dans cette cité a réellement changé mais la situation reste fragile.

"Avec les échéances qui nous attendent, le parcours de la flamme (olympique) partout en France qui monopolise énormément de policiers, je ne suis pas sûr qu'on aura autant d'effectifs à mettre dans les cités marseillaises", estime-t-il.

Corruption, expansion territoriale, manque de moyens...

Autre menace: la corruption, sur laquelle s'est penchée une commission d'enquête sénatoriale qui doit présenter son rapport ce mardi. "Sans la corruption, qu'elle soit publique ou privée, les trafics ne prospèrent pas", rappelait au cours d'une audition Stéphanie Cherbonnier, cheffe de l'Office anti-stupéfiants (OFAST), le 27 novembre.

"Ça peut toucher bien évidemment des personnels dans les ports et les aéroports qui vont faciliter le passage de la marchandise. Ça peut toucher des agents publics, des policiers, des gendarmes, des douaniers, des greffiers", avait-elle alors détaillé

Selon Étienne blanc, le sénateur (LR) rapporteur de la commission, "la guerre contre les narcotrafiquants n'est pas perdue". Il regrette toutefois de devoir constater une expansion territoriale du trafic ou encore le manque de moyens des acteurs de terrain.

Afin de répondre au problème à moyen terme sur le volet judiciaire, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a annoncé plusieurs mesures, comme la création d'un nouveau crime d'association de malfaiteurs en bande organisée, ainsi que la mise en place d'un statut de "repenti".

Guillaume Barki, Lola Baille, David Bouteiller avec Gillet Glenn