Immeubles effondrés à Marseille: ce que l'on sait après l'annonce du bilan définitif rue de Tivoli

Un immeuble de quatre étages s'est effondré dans la nuit de samedi à dimanche dernier, rue de Tivoli, à Marseille. Le parquet a annoncé ce mercredi que le bilan définitif est de huit personnes mortes.

Près de quatre jours après l'effondrement d'immeubles dans la rue de Tivoli à Marseille, le parquet a annoncé ce mercredi que les deux derniers corps avaient été retrouvés, portant le bilan définitif de ce drame à huit personnes mortes.

• Toutes les victimes identifiées

Après l'effondrement de l'immeuble situé au 17 rue de Tivoli, huit personnes étaient portées disparues. Quatre des six corps extraits des décombres des immeubles effondrés avaient été identifiés mardi. Il s'agissait de quatre des huit personnes disparues: Jacques et Anne-Marie, un couple âgé de 72 et 74 ans, Nicole, une femme de 66 ans, et Antonietta, une octogénaire.

Les quatre autres corps ont été identifiés entre mardi en fin d'après-midi et ce mercredi.

"Il s’agit d'Anna et de Jacky, âgés de 85 et 81 ans, et de Marion et de Mickaël, âgés de 31 et 28 ans, précise le parquet. Les deux couples résidaient respectivement au rez-de-chaussée et au deuxième étage de l’immeuble du 17 rue de Tivoli."

• L'hypothèse d'une explosion due au gaz confortée

L'enquête se poursuit. Très tôt après le drame, la piste de l'explosion au gaz a été étudiée par les enquêteurs. D'ailleurs, les éléments qu'ils ont recueillis "confortent l'hypothèse d'une explosion due au gaz ayant causé l'effondrement de l'immeuble", ajoute le parquet ce mercredi.

Des compteurs de gaz ont été retrouvés dans les décombres. Leurs données sont en cours d'analyse.

"Le mécanisme ayant conduit à cette explosion restera à déterminer à l’issue d’investigations et d’opérations d’expertises qui seront nécessairement longues et complexes", indique le parquet.

• 43 immeubles et 303 personnes évacués

Avant l'annonce du bilan définitif, la municipalité a fait le point sur la situation des habitants. À ce jour, 43 immeubles ont été évacués, a indiqué l'adjointe à la mairie de Marseille en charge des affaires sociales et de la solidarité.

"Sur ces 43 immeubles, 303 personnes ont été évacuées et prises en charge par les services de la ville, et 89 nous ont fait état d'un besoin de mise à l'abri", a déclaré Audrey Garino, précisant que ces 89 personnes sont pour le moment logées à l'hôtel.

L'élue déclare que l'enjeu prioritaire est pour l'instant "la sécurité des personnes", des experts et ingénieurs étant mobilisés depuis dimanche "pour lever les doutes en termes de sécurité dans les bâtiments".

La municipalité espère qu'une "majorité" d'habitants pourront regagner leur logement dans les prochains jours.

• Le fils d'une habitante porte plainte contre X

Le parquet a également confirmé que le fils d'une des victimes a déclaré déposer plainte pour homicide involontaire. Il s'agit de Bruno Sinapi, le fils du couple d'octogénaires vivant au rez-de-chaussée.

Dans un témoignage recueilli par France 2 et RMC, il accuse nommément Antionietta Vaccaro, une des victimes. Voisine de sa mère et de son beau-père, qui résidaient au premier étage, cette dame âgée de 88 ans "perdait la tête" et "avait des problèmes récurrents avec le gaz".

Bruno Sinapi met également en cause les services sociaux, qui, prévenus, n'auraient rien fait concernant le gaz, selon lui.

• "Marseille est en deuil"

Après l'annonce du bilan définitif, le maire de Marseille Benoit Payan a pris la parole ce mercredi soir.

"Ce soir, Marseille est en deuil", a indiqué Benoît Payan en réaction au communiqué de la procureure de la République de Marseille.

"C'est évidemment pour nous un drame. C'est un drame pour cette ville. C'est un drame pour les familles, poursuit-il. C'est un travail de deuil qui commence, c'est un travail long, difficile."

Le maire de Marseille a tenu également à saluer le travail des marins-pompiers "qui ont été extraordinaires, exemplaires", mais aussi les forces de sécurité "qui ont donné de leur personne sur cette opération".

Le déblaiement des lieux "va se poursuivre jusqu'à demain soir" pour laisser l'emplacement en sécurité.

Solenne Bertrand