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"J'ai vu ma fille par terre": le témoignage de la mère de Socayna, victime collatérale d'une fusillade à Marseille

Socayna, 24 ans, se trouvait dans sa chambre à Marseille dimanche soir lorsqu'elle a été touchée par une balle perdue. Elle est morte quelques jours plus tard à l'hôpital.

"La vie pour moi c'est fini, je n'ai plus rien". Layla, la mère de Socayna, victime collatérale d'une fusillade à Marseille dimanche soir, s'est exprimée sur BFMTV ce mercredi. Très émue, elle mentionne une "belle fille", "souriante, une fille qui aimait bien discuter", qui avait "beaucoup de projets" et était étudiante en droit.

"Si vous rentrez dans sa chambre, il y a plein de livres. Elle est partie. Elle m'a laissé, je ne sais pas pourquoi elle m'a laissé trop tôt", pleure Layla.

"On a entendu des tirs"

Sa fille a reçu une balle perdue dimanche soir dans la cité Saint-Thys, dans le 10e arrondissement de Marseille.

"(Dimanche, ndlr), avec la petite (soeur de Socayna, ndlr) on a mangé. Je partage la chambre avec elle, on est allées s'allonger dans le lit. On a entendu des tirs, au début je croyais que c'était des pétards mais c'était fort", raconte-t-elle.

"On est allées voir à la cuisine, j'ai eu peur, j'ai dit à la petite 'ferme la fenêtre'. La petite m'a dit qu'elle allait récupérer son chargeur dans la chambre de sa sœur. Elle est entrée, j'ai entendu des cris, j'ai vu ma fille par terre. Le sang, c'était une rivière", ajoute la mère de Socayna.

Deux jeunes en scooters ont ouvert le feu dimanche soir dans ce quartier pourtant tranquille de la cité phocéenne. Une première vague de rafale a touché une pharmacie, où un point de deal s'était installé il y a quelques mois, avant qu'une deuxième ne soit dirigée en l'air à l'aveugle, puis vers des immeubles.

43e personne tuée depuis le début de l'année

Trois appartements ont été touchés, dont celui de Socayna. Une balle a transpercé le mur contreplaqué sous sa fenêtre et l'a blessée grièvement au visage. Elle est morte mardi matin de ses blessures.

"Il n'y a pas de sécurité. On a peur. On vit dans des quartiers, on a peur. Des jeunes avec des kalachnikovs. Jour et nuit, il y a du feu, on ne peut pas parler. On téléphone à la police et même la police ne peut rien faire, c'est la vérité", affirme Layla.

"Ils ont enlevé ma fille. Ils ont enlevé la vie de ma fille", pleure la mère de Socayna. Cette dernière est la 43e personne tuée depuis le début de l'année dans le cadre d'affaires liées au trafic de stupéfiants à Marseille, d'après le parquet.

Boris Kharlamoff