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Guerre en Ukraine: ce qu'il faut savoir au 500e jour du conflit

Volodymyr Zelensky sur la ligne de front dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, ce mardi 23 mai 2023.

Volodymyr Zelensky sur la ligne de front dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, ce mardi 23 mai 2023. - Twitter - @GeneralStaffUA

L'Ukraine entrée en mode contre-offensive, la Russie frappée par la rebellion avortée de Wagner, un bilan humain qui ne cesse de s'alourdir... L'invasion de Ukraine a commencé il y a 500 jours. Voici ce qu'il faut savoir.

"Cela fait bientôt 500 jours que la Russie a attaqué l'Ukraine. Et en presque 500 jours, c'est un échec pour elle. Elle n'a atteint aucun de ses objectifs : Kiev n'est pas tombée, l'Ukraine ne s'est pas effondrée", déclarait la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna le 23 mai dernier.

Alors que ce samedi 8 juillet marque officiellement le 500e jour du conflit, la guerre éclair voulue par Vladimir Poutine s'est finalement muée en conflit de longue durée. Voici ce qu'il faut savoir.

• L'Ukraine entrée en contre-offensive

Pendant environ 14 mois, l'Ukraine a subi les assauts répétés des troupes de russes, cédant ou gagnant progressivement du terrain au fur et à mesure que les fronts se déplacent. Début juin, Volodymyr Zelensky a fini par amorcer une tant attendue contre-offensive dans l'optique de bouter hors du territoire les forces ennemies. Pour l'heure, Kiev avance difficilement, bien que le vice-ministre de la Défense Hanna Maliar ait annoncé sur Telegram des petites avancées dans le Sud et à l'Est.

Le commandant des forces ukrainiennes, Valery Zaloujny, a souligné la semaine dernière auprès du Washington Post que ces avancées s'arrachent avec un lourd coût humain. "Ce n'est pas un spectacle que le monde entier regarde, sur lequel il fait des paris ou quoi que ce soit d'autre. Chaque jour, chaque mètre est donné par le sang", a-t-il insisté.

Guerre en Ukraine, carte fournie par le Ministère des armées français, 5 au 7 juillet 2023
Guerre en Ukraine, carte fournie par le Ministère des armées français, 5 au 7 juillet 2023 © Ministère des armées

• Zelensky, le chef de guerre hypermobilisé

Volodymir Zelensky, l'acteur devenu chef de guerre, poursuit son rôle de diplomate. Pas plus tard que jeudi, il s'est rendu auprès de son homologue à Istanbul, Recep Tayyip Erdogan. Sa tournée des sommets, ses poignées de mains et ses efforts de communication ont permis au président ukrainien d'obtenir un appui crucial de la communauté internationale. Armes, soutien logistique ou médical, des milliards sont envoyés pour soutenir l'effort de guerre ukrainien. Les Etats-Unis ont d'ailleurs annoncé vendredi une nouvelle aide militaire dont des armes à sous-munitions, franchissant un nouveau seuil dans le type d'armements fournis à Kiev.

La prochaine étape clé de son calendrier de politique internationale: la réunion des membres de l'Otan à Vilnius, les 11 et 12 juillet prochains. Volodymir Zelensky a demandé aux Alliés un "signal clair" d'une adhésion de l'Ukraine au groupe. Son secrétaire général Jens Stoltenberg a déjà annoncé qu'ils allaient "réaffirmer" leur volonté d'intégrer l'Ukraine.

• Wagner a fait vaciller Poutine

Depuis le 23 juin dernier, les fissures au sein du camp russe sont exposées. Ce jour-là, le groupe paramilitaire Wagner a amorcé une insurrection, menée par son leader Prigojine, avant de renoncer.

Comment Prigojine est passé de proche de Poutine à "traître à la nation"
Comment Prigojine est passé de proche de Poutine à "traître à la nation"
19:30

Cette cassure au sein du camp russe a fragilisé l'image et la poigne de Poutine. Le chef de l'État s'est adressé plusieurs fois à la nation après ces événements, pour mettre en garde contre le "chaos" amenée par une hypothétique guerre intestine. Les événements ont aussi mis sur le devant de la scène Alexandre Loukachenko, le leader biélorusse, qui affirme avoir joué le rôle de médiateur au pire de la crise. Un allié indéfectible de Poutine.

• Zaporijia centralise les inquiétudes

Même au 500e jour, le spectre d'un Tchernobyl plane toujours au-dessus de la centrale nucléaire Zaporijia, la plus grande d'Europe. Plusieurs incidents - dont un incendie - avaient laissé craindre pour la sûreté du bâtiment. Sur ce point stratégique, Kiev comme Moscou s'accusent mutuellement de faire monter la pression. Les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique s’inquiètent d’un éventuel "grave incident nucléaire" dans la zone. Les autorités ukrainiennes, elles, se préparent au "pire scénario".

Les tensions sont particulièrement accrues depuis le lancement de la contre-offensive de Kiev, le bâtiment se trouvant en pleine zone grise. La menace d'un incident imminent dans la zone, survenant au moment opportun pour les forces de Moscou, permettrait de faire reculer significativement les soldats ukrainiens. Natalia Goumeniouk, porte-parole de l'armée ukrainienne pour le front Sud, a tout de même noté une diminution des "tensions", "petit à petit", grâce aux "partenaires étrangers" de Kiev.

• Un bilan humain qui s'alourdit

Les attaques mortelles se suivent et le bilan humain continue de s'alourdir. Il reste cependant difficile de trouver des chiffres fiables et fixés des victimes et blessés. Un vrai flou des deux côtés du conflit, mais qui tient de la véritable omerta en Russie.

Pour le premier anniversaire du conflit, le chef de l'état-major norvégien a donné des estimations. Sur les 365 premiers jours, la guerre en Ukraine a fait près de 180.000 morts ou blessés dans les rangs de l'armée russe, et 100.000 côté ukrainien sans compter 30.000 civils tués. Le dernier bilan du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme fait un bilan de 9.000 civils ukrainiens tués depuis le 24 février 2022. Parmi ces victimes, 525 enfants.

Tom Kerkour