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Ukraine

Menace nucléaire: les autorités ukrainiennes de Zaporijia se préparent au "pire scénario"

Vue de la centrale de Zaporijia.

Vue de la centrale de Zaporijia. - AFP PHOTO / Satellite image ©2022 Maxar Technologies

Les inquiétudes autour d'une possible attaque de la plus grande centrale nucléaire d'Europe ont refait surface ces derniers jours. Moscou et Kiev s'accusent mutuellement de jouer la provocation.

Les autorités ukrainiennes de Zaporijia, ville située à 50 km de la gigantesque centrale nucléaire éponyme, se préparent au "pire scenario", alors que Kiev a accusé Moscou de préparer une "provocation" sur le site, occupé par l'armée russe.

Exercice d'évacuation à grande échelle, diffusion de tracts d'information : "Il s'agit d'une menace importante, les gens se préparent, le gouvernement se prépare, les autorités locales se préparent", a assuré jeudi Olena Jouk, présidente du conseil régional de Zaporijia.

L'armée ukrainienne a mis en garde mardi contre "la préparation possible d'une provocation sur le territoire de la centrale de Zaporijia dans un avenir proche". Selon elle, des "objets similaires à des engins explosifs ont été placés sur le toit extérieur des réacteurs 3 et 4". De son côté, le Kremlin a averti d'un possible "acte subversif" ukrainien aux "conséquences catastrophiques" à la centrale.

Un exercice d'évacuation déjà mené

À Zaporijia, les autorités ont déjà effectué fin juin un exercice de simulation de l'évacuation de 138.000 personnes vivant dans un rayon de 50 km autour de la centrale atomique, rappel lointain de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, dans le nord de l'Ukraine, en 1986 à l'époque soviétique.

Une telle évacuation "c'est le pire scenario", précise Olena Jouk, selon qui cela dépendra "du type d'accident: local, très local, pas local".

"Je pense personnellement que l'accident sera local", dit la responsable pour laquelle ces nouvelles tensions sont liées à la contre-offensive menée par l'armée ukrainienne.

Les Russes "n'ont pas besoin de faire quelque chose de spectaculaire. Ils doivent prendre des photos de la centrale nucléaire en train de brûler (...) pour justifier leur départ" de la zone "quand notre contre-offensive arrivera à un certain endroit, à une certaine situation", explique-t-elle.

Depuis début juin, afin de reprendre des territoires pris par les forces russes, les troupes ukrainiennes mènent une offensive sur plusieurs fronts, notamment à l'est de la centrale nucléaire, située au sud-ouest de la ville de Zaporijia.

"Les tensions diminuent" selon Kiev

L'armée ukrainienne a de son côté affirmé ce jeudi que "les tensions diminuent" autour de cette centrale.

"Les tensions diminuent petit à petit", résultat "d'un travail puissant" de l'armée et de diplomates ukrainiens ainsi que de "nos partenaires étrangers qui mettent la pression" sur la Russie, a déclaré Natalia Goumeniouk, porte-parole de l'armée ukrainienne pour le front Sud.

La centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl avait été en 1986, à l'époque soviétique, le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l'Histoire. La zone dans le rayon de 30 kilomètres autour de cette installation est toujours largement contaminée par les radiations et pratiquement inhabitée.

J.D. avec AFP