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Ukraine

"Ne paniquez pas": l'Ukraine rassure ses citoyens sur les risques d'incident nucléaire

Un soldat russe monte la garde devant le deuxième réacteur de la centrale de Zaporijia, le 1er mai 2022

Un soldat russe monte la garde devant le deuxième réacteur de la centrale de Zaporijia, le 1er mai 2022 - Andrey BORODULIN - AFP

Volodymyr Zelensky a accusé jeudi la Russie de préparer un "attentat terroriste" impliquant une fuite "de radiations" à la centrale nucléaire Zaporijia. Cette sortie a suscité l'inquiétude de sa population.

Le ministère ukrainien de la Santé à appelé ses compatriotes à ne pas paniquer, après la déclaration du président Volodymyr Zelensky qui a accusé Moscou de préparer un "attentat" sur une centrale nucléaire occupée.

Les propos jeudi du chef de l'État sur le risque d'attentat à la centrale de Zaporijia, la plus grande en Europe et qui est occupée par les troupes russes depuis mars 2022, ont suscité une nouvelle vague d'inquiétude dans un pays marqué par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.

"Notre renseignement a obtenu des informations selon lesquelles la Russie envisage le scénario d'un attentat terroriste à la centrale de Zaporijia, un attentat avec un rejet de radiations. Ils ont tout préparé pour cela", a affirmé Volodymyr Zelensky. Le Kremlin a immédiatement balayé cette accusation, la qualifiant de "mensonge".

"Ne jouez pas le jeu de l'ennemi"

Peu après la déclaration du président ukrainien, le ministère de la Santé a publié sur Telegram des recommandations à suivre en cas d'incident nucléaire, tout en rappelant que les comprimés d'iode n'étaient nécessaires qu'en cas d'incident avéré.

"Lisez et partagez mais ne paniquez pas! Ne jouez pas le jeu de l'ennemi", a exhorté le ministère.

"Le président Zelensky n'a rien dit de nouveau. La Russie est un pays terroriste de qui, comme d'un singe avec une grenade, on peut attendre tout".

Pas de "pénurie" d'iode

Dans un autre communiqué vendredi, le ministère ukrainien a mis en garde contre les effets indésirables de comprimés d'iode. "La prise non contrôlé de l'iodure de potassium est dangereuse!" et son surdosage risque d'entraîner "de lourdes conséquences", "voire la mort", a-t-il insisté.

Si des personnes ont fait la queue la veille devant certaines pharmacies de Kiev pour acheter des pastilles d'iode, les files d'attente ont disparu vendredi. "Hier il y avait de la demande (...), aujourd'hui il y en a moins", constate Sofia Seledska, 25 ans, pharmacienne dans le centre de la capitale.

"Nous en avons (des comprimés d'iode) en stock, il n'y a pas de pénurie. Nous expliquons aux gens comment les prendre, car certains ne comprennent pas que c'est une prise unique", après le rejet d'éléments radioactifs, explique la jeune femme.

"Tout le monde joue la sécurité"

Les comprimés d'iode sont destinés à prévenir un cancer de la thyroïde en cas d'émissions radioactives provoquées par un accident nucléaire grave. Le médicament ne protège pas contre des éléments radioactifs comme le césium 134 ou 137.

Dans une autre officine de la capitale, la demande de comprimés "a augmenté de 100 à 150%" depuis le discours du président, selon Maria Douler, une employée de 21 ans.

"Il n'y a pas de panique, mais tout le monde joue la sécurité", ajoute-t-elle.

"Fatigués d'avoir peur"

Pour Kirill Zalounine, un habitant de Kiev âgé de 37 ans, "si vous réagissez à toutes les déclarations (officielles), vous pouvez devenir fou. Il y a un fait, il y a une mise en garde, nous le prenons pour acquis", assure-t-il.

Il a "bien vu" les recommandations du ministère de la Santé, mais n'a "pas couru pour (acquérir) de l'iode", assure le trentenaire.

"Nous n'avons pas peur. Nous sommes fatigués d'avoir peur. Nous espérons le meilleur", lâche de son côté Oksana Zavgorodnia, 52 ans, en sortant avec son mari d'une pharmacie où ils ont acheté des médicaments mais pas de comprimés d'iode.

J.D. avec AFP