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Italie : Giorgio Napolitano, élément-clé de la sortie de crise

Le président italien Giorgio Napolitano, le 31 décembre 2012.

Le président italien Giorgio Napolitano, le 31 décembre 2012. - -

Le président de la République italienne, dont le mandat arrive à échéance au mois d'avril, est respecté par son peuple et pourrait jouer sa partition pour sortir le pays de la crise politique dans laquelle il est enferré.

Il a déjà dissous le Parlement italien une fois et placé Mario Monti à la tête d’un gouvernement technocratique. Le 15 mars prochain, Giorgio Napolitano doit nommer le futur Premier ministre…ou dissoudre à nouveau le Parlement et proposer de nouvelles élections. Avant cette situation extrême, le président de la République italienne devrait être un acteur discret mais majeur pour sortir de la crise dans laquelle est plongé le pays après des élections générales dont aucune majorité claire n’est sortie. Même s'il n'est élu directement par le peuple, il jouit d’une popularité importante à l’inverse des autres hommes politiques du pays.

"C’est un homme de caractère, présente Fabio Liberti, directeur de recherches à l’IRIS. En 2011, au moment de sa décision de placer Monti à la tête du gouvernement, certains ont même parlé de présidentialisation de l’Italie car il a su prendre la décision qui s’imposait pour le pays". Pour autant, Giorgio Napolitano peut conseiller, mais son pouvoir reste limité une fois qu’il aura chargé Pierluigi Bersani de mener les consultations. "Il ne peut pas tout faire, poursuit Fabio Liberti, tant qu’il n’y a pas de majorité, son action reste limitée".

Napolitano a "les mains libres"

De plus, Giorgio Napolitano, élu en 2006, se trouve dans une situation étrange. Son mandat, reconductible sans limite, arrive à son terme au mois d’avril 2013. L’ancien ministre de l’Intérieur de Romano Prodi et ancien président de la Chambre des députés fêtera ses 88 ans à la mi-juin.

"Napoliatno a annoncé qu’il n’était pas intéressé par un nouveau mandat, affirme Pierre Musso, spécialiste de l’Italie, notamment en raison de son âge". Ce démocrate de gauche "est un homme respecté et écouté mais surtout il a les mains libres", poursuit Pierre Musso. Une raison supplémentaire pour chercher à sortir de ce blocage par le haut quitte à pousser à une coalition large et temporaire.

D'autant que la succession s'engage. Le parti de Beppe Grillo, qui a exclu toute alliance et annoncé son opposition à une coalition, a déjà proposé un candidat : le dramaturge et prix Nobel Dario Fo. Il "a l'esprit ouvert et nous avons besoin d'esprits ouverts", a justifié le leader. Un levier potentiel pour Bersani, et Monti, qui ont à eux deux une majorité (550 environ sur 1.000 personnes) au collège qui élit le président de la République. Et aussi pour s’assurer que Silvio Berlusconi, qui attend un poste prestigieux en cas d’accord, soit exclu du jeu. Officiellement, Giorgio Napolitano, lui, ne s’est toujours pas exprimé. Mais sa place n'est pas extrêmement confortable.

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