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Espagne

"J'ai donné l'alerte": l'homme qui a permis de neutraliser le terroriste de Barcelone raconte

Lundi 21 août, un villageois a alerté la police après avoir reconnu Younes Abouyaaqoub dans son village. L'auteur de l'attentat de Barcelone est mort une heure plus tard, abattu par les Mossos.

Agusti habite Subirats, un petit village au milieu des vignobles, situé à 50 km de Barcelone. Lundi 21 août, il s'est retrouvé à quelques mètres de Younes Abouyaaqoub, le conducteur de la camionnette ayant foncé dans la foule à Barcelone jeudi dernier.

"J'étais chez moi, il était environ 16h, peut-être un peu moins, et un voisin m'a appelé. Il disait avoir vu un homme qu'il ne connaissait pas, un type suspect. Sa description correspondait plus ou moins à celle faite du terroriste", raconte-t-il, sur BFMTV.

Le matin même, les autorités espagnoles avaient en effet diffusé un avis de recherche pour retrouver Younes Abouyaaqoub, dernier membre du commando qui a perpétré les attentats en Espagne, les 17 et 18 août derniers, tuant 15 personnes.

"Peut-être qu'il était drogué ou ivre"

"Je suis sorti voir et je l'ai aperçu, mais il s'est enfui. Il s'est mis à courir. J'ai trouvé ça bizarre et j'ai donné l'alerte", poursuit le villageois. Agusti appelle alors les policiers et leur montre l'endroit où il a aperçu le jeune homme de 22 ans. Mais Abouyaaqoub a quitté les lieux.

"Les policiers m'ont demandé de décrire l'homme, de dire comment il était habillé. Il dresse alors le portrait d'un individu fatigué", qui semblait "ne pas avoir dormi, ou mangé".

"Ou peut-être qu'il était drogué, ivre. C'était dans sa façon de se tenir, dans son regard. Il donnait l'impression de ne plus avoir de force. C'est comme s'il cherchait quelqu'un, comme s'il cherchait de l'aide", se souvient Agusti.

"Le fait qu'il soit mort ne me plaît pas trop"

Peu avant 17h, les Mossos d'Esquadra retrouvent Younes Abouyaaqoub, dans le village de Subirats. L'homme porte ce qui ressemble à une ceinture explosive -il s'avère qu'elle était factice. Les policiers l'abattent, mettant un terme à sa cavale qui dure depuis quatre jours.

"En tant que citoyen, en tant que personne, je ne me réjouirai jamais de la mort de quelqu'un", confie Agusti, sur BFMTV. "Après, bien sûr que je suis content qu'ils l'aient capturé", concède le villageois. Mais "le fait qu'il soit mort, que ce soit un terroriste ou non, ça ne me plaît pas trop". 

Juliette Pousson