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Crash d'un avion russe: le Sinaï, nouveau bastion de l'Etat Islamique

Après avoir revendiqué le crash de l'Airbus A-310 Metrojet samedi, l'Etat Islamique au Sinaï attire de nouveau l'attention sur une région marquée par des années de conflit. Focus.

Près de 60.000 kilomètres carrés de désert au centre de nombreux enjeux. Si le crash du vol 7K9268 de la compagnie Metrojet est pour l'instant officiellement un accident, il reste que la revendication de l'Etat Islamique, qui affirme l'avoir "fait tomber", attire de nouveau les regards sur la péninsule du Sinaï. Focus.

Les conflits israélo-égyptiens

Le 6 octobre 1973, en plein Yom Kippour, jour férié en Israël, l'Egypte attaque Israël pour revendiquer le désert du Sinaï, occupé par l'Etat Hébreu depuis 1967. Israël avait alors conquis en quelques jours l'intégralité de la péninsule du Sinaï. Une fois encore, l'Egypte échoue à reprendre le contrôle de la zone et voit même l'armée israélienne s'approcher à une centaine de kilomètres du Caire. 

Il faudra finalement l'intervention des Nations Unies pour mettre fin au conflit et initier un processus de paix entre les deux Etats. En 1977, Anouar el-Sadate, président de l'Egypte, se rend en Israël et devient le premier dirigeant arabe à reconnaître l'Etat hébreu. Il faudra attendre le traité de paix israélo-égyptien de mars 1979 pour définitivement sceller le sort du Sinaï qui est rendu à l'Egypte. 

La rancoeur des bédouins du Sinaï

Le contrôle du désert du Sinaï par l'Egypte n'en fait pas pour autant une région égyptienne comme les autres. Zone la plus pauvre du pays, la région du Sinaï subit l'abandon des pouvoirs publics, au grand dam des populations locales bédouines qui s'estiment traités en sous-citoyens. 

Pour de nombreux experts, c'est la porte d'entrée qu'a choisi Al-Qaeda pour s'implanter dans la région. En profitant du sentiment d'abandon des populations du Sinaï, l'organisation terroriste aurait réussi à poser le pied dans la péninsule pour finalement y recruter de nombreux combattants qui servent aujourd'hui pour beaucoup l'Etat Islamique. 

Une organisation qui a déjà revendiqué des attentats en Egypte et contre laquelle le gouvernement du Caire peine à mener une lutte efficace. Une situation d'autant plus problématique que les djihadistes sont également soupçonnés d'attaquer régulièrement Israël en tirant des roquettes de l'autre côté de la frontière. Le groupe djihadiste compterait entre 1.000 et 5.000 membres.

Paul Aveline