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Russie

Russie: malgré sa rébellion avortée, Wagner continue de recruter selon la BBC

Les centres de recrutement de Wagner continuent de tourner à plein régime, révèle une enquête de la BCC.

Comme si rien ne s'était passé. Une semaine après la rébellion avortée du groupe paramilitaire dirigé par Evguéni Prigojine, Wagner continue de recruter des combattants en Russie, selon une enquête de la BBC publiée jeudi.

Les journalistes du média public britannique ont demandé à une douzaine de centres de recrutement s'ils embauchaient toujours, en se faisant passer pour des volontaires russes. A chaque fois, ils ont reçu une réponse positive.

Installés la plupart du temps dans des clubs de sport de combat, les recruteurs de Wagner proposent des contrats de six mois avec un salaire équivalent à près de 2500 euros par mois.

Des combattants envoyés en Biélorussie?

A Volgograd, au sud-ouest de la Russie, un recruteur contacté par la BBC a indiqué que si quelqu'un s'inscrivait, il pourrait être "déployé dès le lendemain". L'homme a évoqué comme destination possible la Biélorussie, dont le président Alexandre Loukachenko s'est dit prêt à accueillir les mercenaires de Wagner.

Selon la BBC, un membre biélorusse de Wagner qui se fait appeler "Brest" a laissé entendre qu'Alexandre Loukachenko pourrait se servir des paramilitaires comme d'une force de sécurité en cas de nouvelles protestations contre son régime autoritaire.

Toutefois, certains centres de recrutement ont soutenu que les combattants recrutés continueraient d'aller combattre en Ukraine.

"Tout est comme avant, pour l'instant. Rien n'a changé", assure une recruteuse de Saratov, à l'ouest du pays.

La capacité de Wagner à poursuivre son activité peut poser question, Vladimir Poutine ayant assuré mardi que "l'entretien du groupe Wagner" était "entièrement assuré par l'État".

La Biélorussie a annoncé mardi l'arrivée du patron de Wagner, Evguéni Prigojine, dans le cadre d'un accord ayant mis fin à sa rébellion en Russie. Le même jour, les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé l'abandon des poursuites contre Wagner pour "mutinerie armée". L'ancien homme fort de Vladimir Poutine, en guerre ouverte avec la hiérarchie militaire, s'est exprimé lundi dans un message audio, assurant n'avoir pas voulu "renverser" le pouvoir russe.

François Blanchard