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Russie

Rébellion avortée en Russie: première prise de parole de Poutine, sans un mot sur Wagner

Vladimir Poutine a pris la parole pour la première fois depuis la rébellion du groupe Wagner, ce lundi, mais n'a pas dit un mot sur les paramalitaires ni sur leur chef, Evguéni Prigojine.

Comme si de rien n'était. Le président russe Vladimir Poutine a fait ce lundi sa première apparition depuis la fin de la révolte du groupe paramilitaire Wagner, en s'adressant, dans une vidéo diffusée par le Kremlin, à un forum consacré à l'industrie et la jeunesse.

Les images montrent le président assis à un bureau, sans que l'on puisse déterminer où et quand la séquence a été filmée. Dans son allocution, il ne mentionne à aucun moment la mutinerie armée qui a ébranlé la Russie mais évoque les "défis" auxquels l'industrie russe fait face du fait des sanctions occidentales.

Vladimir Poutine n'a pas évoqué publiquement la révolte avortée du groupe Wagner depuis son allocution télévisée samedi, en pleine crise, dans laquelle il accusait Evgueni Prigojine, chef des paramilitaires, de trahison.

Fin du régime antiterroriste à Moscou

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine s'est aussi entretenu lundi avec le président iranien, Ebrahim Raïssi, et l'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani qui ont tous deux manifesté leur "soutien" au dirigeant russe à la suite des "événements du 24 juin".

Après la crise sans précédent du week-end, le régime russe s'efforce de donner l'image d'un retour à la normale. Les autorités ont annoncé lundi la fin du "régime d'opération antiterroriste", qui confère des pouvoirs élargis aux forces de sécurité, dans la région de Moscou et celle de Voronej, au sud de la capitale, où des unités de Wagner étaient entrées et où des échanges de tirs ont eu lieu.

Evguéni Prigojine toujours silencieux

Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, qui s'était volatilisé pendant la rébellion du patron de Wagner Evguéni Prigojine, sa bête noire, est lui réapparu lundi dans une vidéo en train d'inspecter des forces engagées en Ukraine.

Le mystère est toujours total quant à l'endroit où se trouve Evgueni Prigojine, qui a mis fin à sa révolte samedi après des négociations avec le président bélarusse Alexandre Loukachenko. Le chef de Wagner doit, d'après le Kremlin, s'exiler au Bélarus, mais l'intéressé ne s'est pas exprimé depuis samedi soir.

Lundi, les agences de presse russes ont toutes annoncé que l'enquête criminelle visant Evgueni Prigojine pour "appel à la mutinerie armée" était toujours en cours.

F.B. avec AFP